Accueil | Thématique | Actu | Le pilier maudit de l’avenue de Châtelaine

Partager l'article

Actu | Périphérie

Le pilier maudit de l’avenue de Châtelaine

Le pilier maudit de l’avenue de Châtelaine

En un mois, deux accidents graves se sont produits précisément au même endroit. La vitesse seule responsable?

Deux accidents graves en l’espace d’un mois. Pile au même endroit, contre un pilier de soutien du viaduc de l’Ecu, là où se termine l’avenue de Châtelaine, à son croisement avec celle de Pailly. «Et pile à la même heure», ajoute un habitant du quartier, qui promène son caniche le long de la route.

Avant cela, la police cantonale y avait recensé cinq accidents entre 2007 et 2012 (un blessé léger et des dégâts matériels).Au sol, du sable absorbant témoigne du choc de jeudi dernier. Pas moins de douze pompiers, des gendarmes, des policiers municipaux de Vernier, des agents de la Voirie et un hélicoptère de la Rega sont intervenus pour porter secours au conducteur d’une voiture. Il avait manqué son virage avant de finir sa course contre l’imposant pilier de béton. Le 12 janvier, c’est précisément contre cette colonne de soutien que ce qui s’apparente à une course-poursuite connaissait une issue tragique. Dans les deux cas, des blessés graves.

Sur place, des fleurs ont été déposées au pied du pilier. En réalité, elles sont là en mémoire d’un scootériste de 23 ans qui perdait la vie en mai dernier sur le viaduc qui surplombe la route. A quelques dizaines de mètres, des bouquets sur l’avenue de Pailly rappellent un autre scénario tragique, celui d’un enfant de l’école de Balexert renversé non loin en 2007.

Axes très fréquentés

Ainsi, on ne compte plus les accidents autour de cette intersection. C’est que les automobilistes genevois y transitent en masse pour atteindre le pont Butin, les importantes routes de Vernier et Meyrin ou la rectiligne rue de Lyon. En règle générale, la mauvaise réputation en matière de sécurité routière affublait le viaduc – un pont semi-elliptique en S avec circulation à double sens – mais depuis le début de 2013, c’est cette colonne de soutien qui a été heurtée de plein fouet à deux reprises.

«Ce maudit pilier, il faudrait le peindre en couleur pour que tout le monde puisse le voir!» lance l’employé d’un commerce d’appareils d’éclairage de l’avenue de Châtelaine. Comme d’autres résidents du quartier, il peine à comprendre les raisons de ces collisions. «Je passe par là tous les jours et je ne vois pas comment on peut terminer sa course ainsi.»

La vitesse en question

Malgré cela, tous s’accordent au sujet de la vitesse, souvent bien trop élevée sur cet axe. «Lors de l’accident du mois de janvier, tout le quartier a entendu le bruit des voitures qui faisaient une course-poursuite», affirment les clients du Bar Da Liga. En attendant que les circonstances de l’accident de <p>jeudi dernier soient établies, on blâme davantage le comportement des conducteurs que les équipements. «Si tout le monde roule à 50 km/h, il n’y a aucune raison que ce lieu soit particulièrement dangereux», commente Alain Jenny, boulanger depuis de nombreuses années à Châtelaine. Un avis que partage Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise: «il est difficile de s’avancer avant la conclusion des enquêtes. Mais ce n’est pas un endroit dangereux en soi si le comportement des automobilistes reste adapté aux circonstances.»

 Un radar, mais en face

 Il n’empêche que l’aménagement fait débat. Le radar d’abord. Positionné à une centaine de mètres du carrefour, il flashe les automobilistes qui descendent vers la ville. Or, le pilier menace ceux d’en face qui circulent en direction de Vernier.

Enfin, pour le maire de Vernier, Yvan Rochat, «si tous les feux sont au vert, cette longue ligne droite laisse une marge importante aux voitures pour accélérer. Et avec une vitesse excessive, on peut être déporté vers le pilier.» Après avoir mené plusieurs études sur la dangerosité de l’avenue de Châtelaine, la Commune a transmis ses préoccupations aux autorités cantonales. «La balle est dans leur camp, mais nous n’avons pas été informés d’éventuelles mises en œuvre», ajoute Yvan Rochat, qui semble avoir une idée précise pour sécuriser le tronçon. «Un axe de transports publics, avec un tram qui parcourrait l’avenue de Châtelaine.»

 

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Luca Di Stefano
Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

2 commentaires

  1. J’ai eu un accident il y a quelques années à cet endroit. Qui m’a valu une jolie fracture de l’épaule. Le problème est que les gens accélèrent entre les deux feux, pour être sûrs d’avoir le deuxième vert. C’est comme ça qu’une automobiliste m’a doublé, et a accroché mon rétroviseur. Badaboum ! Le plus moche, c’est qu’elle a raconté que c’est moi qui ai glissé… Oui, pour moi c’est la vitesse qui est en cause, et le stress, non pas ce pilier.

    Répondre
  2. Désolé mais ce pauvre pilier n’y est pour rien ! Ce n’est pas lui qui se dresse soudain devant les voitures, ce n’est pas lui qui fonce dans le trafic les yeux fermés, ce n’est pas lui non plus qui fait des courses poursuites avec les excités de la route ! Donc, quand les usagers apprendront à respecter la vitesse en fonction de la trajectoire qu’ils veulent suivre, ils s’apercevront que cet ouvrage en béton leur est bien utile, puisqu’il supporte la route des gens qui roulent normalement en ville…

    Répondre

Répondre à vauvrecy Annuler

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription