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Dan Guerrera, soigneur de chevaux, d’ânes… et d’éléphants

©Anne Pastori

Dan Guerrera vit en Norvège, mais c’est dans la campagne genevoise que je le rencontre. Vêtu d’une chemise à carreau et de pantalons recouverts de cuir, la chevelure grisonnante au vent, il y a du cowboy dans le personnage même s’il ne dédaigne pas – me dira-t-il – de porter le smoking. Ce jour-là, il est occupé à limer et tailler les sabots de Scotch, un des cinq ânes dont il s’occupe à Saconnex d’Arve. C’est que Dan Guerrera est pareur, un métier qui consiste à soigner les sabots des chevaux et d’autres ongulés qui ne portent pas de fers.

Des chevaux sans fers?

Mais les chevaux ne portent-ils pas toujours des ferrures ? Eh bien, pas nécessairement. L’usage de ces protections date de l’apparition des routes et de l’installation des chevaux dans les écuries. En effet, les sols en dur usent la corne des sabots et dans les écuries, sous l’effet conjugué de l’humidité, de la chaleur et des bactéries, les pieds des équidés voient se développer toutes sortes de maladies. Mais, si les chevaux peuvent disposer d’espaces suffisants et se déplacer sur des terrains plus souples, ils n’ont pas nécessairement besoin d’être ferrés. Le rôle du pareur est d’assurer l’entretien des sabots non ferrés et de soigner les éventuelles maladies qui se déclareraient et risquerait de laisser l’animal boiteux.

Trois vies en une

Tout en limant et taillant, Dan Guerrera évoque son parcours et comment lui, le city boy de Milwaukee est passé des cuisines de palaces aux chevaux et … aux éléphants. « Rien ne le prédisposait en fait à s’intéresser aux chevaux, explique-t-il, rien sauf un problème de cholestérol ».

Né à Milwaukee dans le Wisconsin, il est à 20 ans le plus jeune chef cuisinier du Caesars Palace de Las Vegas. Après quelques années dans l’hôtellerie, il retourne dans sa ville natale et se lance dans la reproduction haut de gamme d’œuvres d’art. Il a 37 ans lorsque sa troisième vie professionnelle débute : son médecin lui trouve un problème de cholestérol et lui conseille de faire du sport. Il choisit l’équitation qui devient rapidement une passion pour lui. Un jour, alors qu’il observe avec intérêt le travail du maréchal ferrant local, il est frappé par la liberté dont jouit cette profession. Peu après, il décide de tenter le pari de changer de métier à nouveau.

Des chevaux… aux éléphants

Lorsqu’il termine sa formation de maréchal ferrant en 2001, les États-Unis connaissent un réel engouement pour les chevaux pieds nus, comme on les appelle. Fraîchement diplômé, Dan Guerrera se lance dans cette niche. Il s’intéresse aux pathologies des équidés et acquiert en autodidacte des connaissances et de l’expérience dans les soins aux équidés sans fers ou souffrant de pathologies variées. Petit à petit, il est amené à traiter des cas difficiles : chevaux ayant subi des abus ou des négligences graves. En 2012, on lui demande de s’occuper d’un cas extraordinaire : il s’agit de Suni, un éléphanteau orphelin qui a été retrouvé errant sur une route de Zambie. Blessé à la colonne vertébrale par un coup de machette, l’éléphanteau traine lamentablement une patte quand il ne s’effondre pas tout simplement. Grâce à une chaussure spéciale en aluminium dessinée par Dan Guerrera et aux soins que lui et l’équipe locale lui apportent, le petit éléphant se remet marcher.

Un travail reconnu

Des universités américaines, néozélandaises, anglaises ou encore finlandaises s’intéressent à son travail et lui demandent de former leurs étudiants vétérinaires. Lui-même ouvre des centres de formation dans plusieurs pays dont la Suisse. Si la crise de 2008 a mis un terme à l’aventure helvétique, ses autres écoles – anglaise, finlandaise et norvégienne – continuent d’accueillir leur lot d’élèves chaque année.

Aujourd’hui, Dan Guerrera a des clients dans 25 pays différents dont la Suisse. Toutes les six semaines, il quitte la Norvège où il s’est installé et où il possède un élevage de chevaux. Son périple le conduit de Zurich, Bâle et Berne au Valais, à Genève et en France voisine pour soigner des chevaux et d’autres équidés.

 

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

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