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Andy, reporter onésien aux mille histoires

Andy, reporter onésien aux mille histoires

Anderson Makedi n’est pas de ceux qui parlent fort. Dans une pizzeria d’Onex, on peine à distinguer sa voix du vacarme ambiant. Alors on tend l’oreille et on découvre comment il s’est retrouvé là, à Onex, précisément dix ans après avoir vécu dans l’abri PCi communal.

Congo-Brazzaville, au début des années 2000. La guerre civile qui sévit depuis plus de dix ans pousse le jeune diplômé en journalisme et sa famille à quitter la capitale vers le sud. «Nous étions entre deux feux, alors j’aimarché 300 kilomètres jusqu’au village de mes grands-parents. Sur le chemin, on mangeait ce qu’on trouvait. Parfois c’était des mangues, parfois ce n’était rien», se souvient «Andy».

Résolu à fuir, il saute dans un avion en direction de Rome. Làbas, des passeurs lui proposent de gagner la Suisse en échange de 500 dollars. «Ilsm’ont pris en voiture pour passer la douane. Ils m’ont indiqué quand et comment me débarrasser de mes papiers avant de me déposer à Lausanne. » Puis directionVallorbe, le centre d’enregistrement de l’Office fédéral desmigrations, avant qu’Anderson ne soit «attribué» au canton deGenève en 2002 et logé dans l’abri PCi d’Onex. Entretemps, ses demandes d’asile reçoivent des réponses négatives. Et Berne lui signifie son expulsion du territoire.

Régularisation en 2010

Oui, mais Anderson commence à enseigner le français à d’autres requérants qui semultiplient sur les bancs d’une école improvisée dans l’abri onésien. L’Hospice général, chargé de l’aide aux requérants d’asile, institutionnalise les leçons d’Anderson qui participe également au journal trimestriel Voix d’exil (disparu en 2009, il n’en reste qu’un blog). «J’aimême interviewé Christoph Blocher au Palais fédéral», se souvient avec nostalgie le journaliste de formation.

Enfin, la nouvelle Loi sur l’asile entre en vigueur le 1er janvier 2008. Si le texte marque un durcissement indéniable, il fixe également des conditions pour la régularisation. Parmi celles-ci, l’intégration poussée de la personne. Ainsi, avec l’aide d’un avocat du Centre social protestant, AndersonMakedi obtient le droit de travailler puis un permis B en 2010, synonyme de régularisation.

Animateur TV en lingala

Dans le flux d’événements, Anderson en oubliemême quelques dates. Qu’importe, il vit désormais avec sa femme et ses deux enfants à Onex. Depuis, il a suivi des cours du soir et passé un diplôme dans le domaine de la santé et du social. En espérant pouvoir exercer dans son secteur, il travaille comme employé de maison.

Mais Anderson Makedi reste un amoureux de l’information. Il parcourt Onex pour Signé Genève, réalise des reportages pour la radio panafricaineAfricaNo 1, il filme, anime, écrit sans cesse. Sur Canal 29, une chaîne tenue par des bénévoles dans le quartier des Avanchets, il s’adresse à la communauté congolaise dans une émission en lingala, sa languematernelle. En attendant de réaliser son rêve genevois: fonder une radio libre destinée aux communautés étrangères de Genève.

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Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

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