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Périphérie | Société

Exil d’un Genevois en terre vaudoise

Exil d’un Genevois en terre vaudoise

Genève connait depuis de nombreuses années une grave crise du logement. Certains Genevois décident, dès lors, de s’installer en France voisine ou bien dans le canton de Vaud. Alexandre Romand, originaire de la Commune de Vernier et travaillant dans le milieu de la sécurité, a franchi le pas depuis le mois de septembre dernier et s’est installé dans la région de Lausanne. Son employeur a pu permettre son transfert dans cette ville où la crise du logement est un peu moins forte qu’à Genève. Alexandre Romand a bien voulu répondre à quelques questions et raconter son parcours :

Alexandre Romand, qu’est-ce qui vous a décidé à chercher un appartement à Lausanne?

« Je voulais trouver en priorité un logement à Genève mais après de nombreux mois de recherche, j’ai dû me rendre à l’évidence : il est très difficile de trouver un logement à Genève lorsqu’on est célibataire, sans enfants et qu’on a pas un salaire de ministre. A l’inverse, les gens qui sont à l’aide sociale ou qui ont des revenus très bas connaissent moins de difficulté dans leurs recherches car ils sont soutenus par les pouvoirs publics. C’est une fois de plus la classe moyenne, celle qui paie des impôts assez lourds, qui est lésée. »

Quelles sont, selon vous, les principales raisons de cette crise du logement à Genève?

« On peut évidemment pointer du doigt les constructions insuffisantes de logements et la frilosité de l’Etat à déclasser certaines zones agricoles. L’offre ne suit tout simplement pas la demande mais selon moi le principal problème vient du dumping provoqué par les multinationales. On construit trop de logements haut-de-gamme pour des gens venus de l’étranger qui ont des salaires très élevés et pas assez de logements pour les gens issus de la classe moyenne. Tout cela contribue à la forte augmentation des loyers sur le sol genevois. J’estime que je paierais de 80 à 100% plus cher si mon logement actuel se trouvait à Genève. Cette situation est complètement aberrante. »

Concernant la qualité de vie à Lausanne, la sécurité est-elle meilleure qu’à Genève?

« J’ai pu discuter avec de nombreux résidents de Lausanne, et tous font le même constat : Le centre ville connaît, depuis quelques années, une dégradation considérable en ce qui concerne la sécurité. Le trafic de drogue et les vols à la tire connaissent une forte augmentation. Lorsque je me promène au centre ville je peux percevoir que l’ambiance n’est pas sereine et qu’il y a de la tension dans l’air. Pour ma part, j’ai la chance d’habiter en dehors du centre-ville dans une localité très calme, proche de la nature et agréable à vivre. »

Dernière question, revenez-vous souvent à Genève?

«Je visite Genève de manière régulière pour des raisons familiales et pour rendre visite à mes amis. J’ai un rapport affectif avec Genève, j’ai beaucoup de plaisir à arpenter ses rues et le bord du lac, peut-être même encore plus depuis que n’y habite plus. J’espère que le Canton résoudra bientôt sa crise du logement et qu’il puisse retrouver sa qualité de vie d’antan. »

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14 commentaires

  1. Texte très bien rédigé, reflétant une réalité certaine !

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  2. Le témoignage est intéressant, néanmoins je ne suis pas d’accord avec que ce soit mission impossible de trouver un appartement sur Genève, même avec un salaire modeste. Bien sûr c’est un travail à plein temps et il ne faut pas se décourager

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  3. Ce qui se passe à Genève n’est pas dû au hasard. Il s’agit d’un chaos organisé qui va de pair avec le deal de drogue. Il s’agit de deux sujets différents mais qui exaspèrent les genevois. Ne me dites pas que les politiciens n’ont pas de solutions. Ils ne sont pas autorisés à les appliquer car ceux qui sont au-dessus d’eux leur interdisent de le faire.

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    • Le terme de « chaos organisé » est très pertinent. On peut en effet se poser des questions, il n’est pas normal qu’une ville aussi riche que Genève ne puisse pas offrir des logements et une sécurité digne de ce nom à ses citoyens…Le deal et le manque de logement profite à une petite élite. On sait qu’une petite élite consomme de la cocaïne et elle a intérêt à créer un problème pour faire diversion. Concernant le logement, la hausse des prix profite à un petit nombre de spéculateurs sans scrupules…

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  4. Cette situation est inadmissible. Les dirigeants ne font absolument rien pour améliorer la situation. Ce ne sont pas des « mesurettes » qu’il faut mais un véritable plan ambitieux pour la ville!

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  5. Assez vrai, je trouve!!!

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