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La Maison Vaudagne de Meyrin, un carrefour de la jeunesse

La Maison Vaudagne de Meyrin, un carrefour de la jeunesse

C’est ici que s’opère la mue de la jeunesse meyrinoise. Située à l’avenue Vaudagne, sur la commune de Meyrin, la Maison Vaudagne est un carrefour de convivialité où les âges s’entremêlent et trouvent leurs repères. Cette unique maison de quartier, protégée des regards par d’imposants platanes centenaires, accueille enfants et adolescents. « On vit ensemble », déclare amoureusement Danièle Demmou, la présidente de cette association, qui est un pilier social de la commune ; un pilier qui tient tant bien que mal. Submergée de demandes d’inscriptions, la Maison Vaudagne manque d’espace. Comment faire face à cet afflux ? Quels sont, plus généralement, les problèmes générationnels que traverse la société meyrinoise ? Le centre, à travers son ambassadrice, confie ses préoccupations et nous ouvre ses portes.

À quand une autre maison de quartier ?

L’effervescence des rires vous accueille à l’entrée de cette maison de quartier. Les sons imbibés de vivacité se réfléchissent sur les murs de la petite bâtisse. En son sein, un nombre d’enfants qui ne cesse de croître. D’autant plus que l’éventail générationnel est large : de 4 à 18 ans. Malgré cela, tout est pensé pour offrir à chaque tranche d’âge l’attention qui lui convient ; ce qui ravit les parents et les délestent lorsque le temps vient à leur manquer. Tout semble jouer en faveur de l’épanouissement de la maison de quartier.

Pourtant, Danièle Demmou le concède non sans difficulté : «Notre association fonctionne parfaitement, mais… nous manquons sérieusement de place».  Afin de garantir une prise en charge adéquate de ses jeunes convives, la maison de quartier a besoin d’espace supplémentaire. Malgré quelques alliances avec le Terrain Jakob – une maisonnette au fin fond de Meyrin – qui met à disposition son site, la Maison Vaudagne peine à respirer. Le quota d’enfants dépasse allègrement les limites : plus de cinquante enfants les mercredis,  présence aléatoire des jeunes entre 11 et 15 ans, animation parascolaire quotidienne, ateliers créatifs, etc.

Énumérant toutes ces activités avec une emphase retenue, Danièle Demmou ponctue comme une révélation : « Il nous faut une autre maison ! ». Puis, le ton s’affaisse brusquement et elle ajoute : «…mais il faut tenir compte du subventionnement, du lieu, du personnel… ».

Tout un art de vivre

La diversité fait la force. Tel pourrait être le créneau de Boris Ettori, un animateur soucieux de l’enrichissement des têtes blondes qui trouvent refuge à la Maison Vaudagne. « On mise sur le mélange des cultures. C’est un grand avantage pour les enfants et leur épanouissement », explique-t-il en jetant un coup d’œil furtif à la préparation du gâteau au chocolat par le groupe des « 4 à 10 ans ». « Il s’agit de les responsabiliser à travers des activités ludiques comme celle-ci », ajoute-il en montrant du regard les visages illuminés des quelques gourmands autour de la table.

C’est un esprit de camaraderie et de tolérance que tente d’inculquer la Maison Vaudagne ; des armes civiques pour lutter contre la stigmatisation. En accueillant également de jeunes handicapés physiques ou mentaux, « on développe des relations très particulières et fructifiantes, autant pour l’enfant non déficient que pour celui atteint d’une quelconque infirmité » souligne avec une fierté non dissimulée Daniel Demmou.

Ces liens, tissés avec parcimonie par ces éducateurs de notre société future, reflètent un souci de salubrité publique. Et cette maison de quartier peut s’enorgueillir de pousser son rôle jusqu’au bout en épaulant les parents démunis face aux tracas quotidiens. « Les parents se confient à nous lorsqu’ils en sentent un réel besoin », livre la présidente de l’association, avec une posture et un ton enclins à la confidence. Ainsi, la maison de quartier se presse de rediriger tout parent en perdition vers les personnes compétentes. « Le réseau social meyrinois est excellent. La coalition est basée sur le dialogue et l’entraide »,  déclare-t-elle le sourire aux lèvres.

Jeunesse qui ère, vieillesse qui se terre

De la police municipale aux animateurs sociaux, c’est un leitmotiv : les « 15-18 ans » sont livrés à eux-mêmes. Danièle Demmou parle en connaissance de cause : « Mon fils, lorsqu’il a quitté le cycle, n’avait plus de repères à Meyrin. Il allait les chercher en s’occupant à sa manière, en errant avec ses amis, comme font tous les jeunes entre 15 et 18 ans », s’insurge-t-elle, la voix portée par l’émotion d’une mère indignée. Elle ajoute, quelque peu désorientée : « c’est affolant de savoir son enfant sans repères. » Même discours du côté de la police municipale qui dénote qu’une « isolation de la jeunesse est palpable ».

Doit-on jeter le blâme sur la jeunesse meyrinoise ? Non, répond sèchement la présidente. «C’est un problème de génération et entre les générations», insiste-t-elle. Si les post-adolescents créent un sentiment d’insécurité chez les personnes âgées, il faut souligner que, paradoxalement, ceux-ci donnent l’impression de rejeter tout individu ayant moins de 20 ans. Un cercle vicieux ? « Malgré toutes nos tentatives d’inviter les aînés, aucune n’a abouti », confie la présidente de la Maison Vaudagne en s’empressant d’exemplifier ces propos : « Une fois, nous avions préparé un Lotto, nous comptions sur la présence des aînés qui avaient confirmé leur présence. Puis, nous nous sommes rendu compte qu’ils ne viendraient pas. »

Les aînés tiennent, de part leur sagesse, la clé qui donne accès aux jalons de la jeunesse. Tout est question d’ouverture.

 

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Photo du profil de Romain Iantorno
Journaliste en herbe et étudiant en Lettres à l’Université, Romain vit à Meyrin depuis sa plus tendre enfance. «C’est une ville dans la ville où j’ai mes repères», dit-il. Ainsi, il se dit prêt à se lancer dans ce «laboratoire d’expérimentation journalistique ». Ses domaines d’intérêt sont sans borne. Sa priorité: le terrain.

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Je suis un ancien moniteur de la maison Vaudagne,j’ai bien du faire une trentaine de centre aéré,de plus j’étais responsable du bistrot pendant 6 ans(Ch’berry,Antimoine,Kovalam,Trapèze)étaient les noms qu’il portait à l’èpoque,c’était un lieu ou l’on refaisait le monde qui attirait jusqu’à 60 jeunes de 18 à 25 ans…
    Je vous écris car j’ai le souvenir d’une sculpture en béton avec empreintes(la mienne était une boucle de ceinturon)ou nous avions moniteurs et enfants , écris des souhaits il y a près de 15 ans…allez-vous un jour faire une fête par apport à cet événement??

    Je vous souhaite une bonne continuation et plein de bonnes choses dans ce lieu qui est essentiel pour la ville de Meyrin.

    Philippe Courvoisier

    Répondre
    • Bonjour Monsieur,
      Pour faire suite à votre demande je vais me renseigner auprès du centre concernant votre demande car à l’époque je n’étais pas encore membre du comité mais simplement usagère du centre de loisirs pour mes enfants
      Merci de votre patience et bonne journée

      Répondre

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