Les environs de Veyrier sont bien plus connus pour ses champs et ses cultures maraîchères au pied du Salève que pour ses plans d’eau. Pourtant, l’Arve, qui passe en contre-bas des collines de Sierne, offre un repos rafraîchissant autant que de nombreuses possibilités de loisirs. Balade au fil de l’eau, entre détente, aventure et découverte.
Parcours sans frontière
Aux abords de Sierne et de son pont éponyme, la commune dispose de plusieurs kilomètres près de la rivière qui prend sa source dans le massif du Mont-Blanc. Dévalant la plaine en Haute-Savoie, l’Arve vient en effet de passer la frontière pour parcourir ses neuf derniers kilomètres sur le territoire suisse et rejoindre le Rhône à la pointe de la Jonction.
En amont du pont, la campagne invite à une promenade qui continue au-delà de Veyrier. Délaissant les élégantes propriétés des XVIIe et XVIIIe siècles du hameau de Sierne, la rue principale mène à un petit chemin avançant entre les vignes, les champs de blé et les grands arbres qui forment les berges de l’Arve. Attiré par le bruit du courant, le curieux quitte la Suisse sans s’en apercevoir pour pénétrer dans le bois de Vernaz, situé à cheval entre Gaillard et Etrembières. Avec l’Arve d’un côté, et les Etangs des Iles, de l’autre, cette zone d’intérêt écologique est le paradis de plusieurs espèces végétales et animales. A l’orée du bois, un parcours pédagogique parsemé d’explications permet justement de découvrir la faune et la flore locales. Sur les sentiers ombragés, le promeneur peut entendre le chant des batraciens, admirer les nénuphars ou encore observer des canards, des hérons et autres oiseaux dans les roseaux. Au bord du fleuve, ce sont surtout les huttes des castors qui attirent l’attention.
Détente ou aventure
Souvent délaissées en hiver, les berges reprennent vie à la belle saison quand elles sont parcourues par les joggeurs et les vététistes. De part et d’autre de la rive, l’ambiance est à la décontraction. Sur les plages de galets occupées par quelques familles qui viennent y faire des grillades, les enfants et les chiens pataugent au bord de la rivière alors que les pêcheurs du week-end taquinent le poisson-chat ou la carpe dans les eaux troubles des étangs.
En aval du pont de Sierne, la détente laisse la place à l’aventure. Si le courant et la température glaciale (jamais plus de 14 degrés) empêchent la baignade, l’Arve offre néanmoins la possibilité de naviguer sur ses flots chargés et agités. Depuis sa base proche du pont, la société Rafting Loisirs Sà rl a pour but de faire découvrir l’affluent du Rhône à travers les sports d’eau vive et organise d’avril à octobre des descentes de quelques heures jusqu’à la pointe de la Jonction. Que ce soit sur les grands rafts de 6-10 personnes, en groupe réduit sur des canoës, ou au raz de l’eau en kayak, plusieurs possibilités existent pour se frotter aux rapides et aux chutes de l’Arve. « C’est une autre façon de découvrir la ville tout en s’amusant et en côtoyant la nature» indique le fondateur de Rafting Loisirs, Jean-Pierre Golay, qui organise aussi bien des activités pour les entreprises que des camps pour les écoles.
En quelques coups de pagaie, les embarcations filent vers la cité à travers une nature encore sauvage, à l’ombre des arbres. Pour autant, les sorties dépendent souvent des caprices de la rivière, sujette régulièrement à des crues violentes. « Il faut constamment surveiller la météo et adapter les descentes en fonction » confirme le responsable, rompu à ce type d’exercices depuis 20 ans. Briefés sur la technique, munis d’une combinaison en néoprène et encadrés par des guides brevetés, les amateurs peuvent ainsi descendre des rapides de difficulté moyenne en toute sécurité. Le centre n’en oublie pas pour autant la convivialité, en s’arrêtant sur des aires sympas pour pique-niquer et en offrant l’apéro à la fin de la journée.
Sportifs en mal de sensations ou citadins en quête de repos, l’Arve est ouverte à tous et permet à chacun de découvrir des points de vue magnifiques et une nature insoupçonnée aux portes de la ville.
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