Tony et Giuseppe: deux « mécanos » pas comme les autres

A Chêne-Bourg, caché dans une arrière-cour, se trouve un garage et deux artisans pas comme les autres. Tony et Giuseppe Piampiano, père et fils, aidés au quotidien par Miguel, fabriquent des pots d’échappement sur mesure. Et ici, il n’est pas question de travail à la chaîne, mais d’une vraie passion. Tout est fait à la main et chaque pièce est unique.

Une passion familiale

Tony est arrivé, en Suisse, à l’âge de 18 ans, en direct de la Sicile. Il est alors plâtrier. Très vite, il débute des cours de soudure en soirée et est embauché par l’établissement Burgisser, à Chêne-Bourg. Le garage est spécialisé dans la construction et le montage de pots d’échappement. Tony va y apprendre son métier sur le tas. Très tôt, il transmet sa passion à son fils. Dès l’âge de 5 ans, Giuseppe passe ainsi tous ses jeudis, jour sans école à l’époque, avec son père au garage, détruisant bruyamment des pots d’échappement, au grand dam des voisins. Au fil des années, le métier rentre. Le garage est racheté à plusieurs reprises, puis Tony en devient propriétaire en 1991.  Petit à petit, il se diversifie, rajoutant la carrosserie et la mécanique générale à ses activités.

Un travail à l’ancienne

Tony et Giuseppe travaillent à l’ancienne. Pour eux, chaque voiture, qu’elle soit récente ou de collection, est unique. Tout comme les propriétaires, qui ont tous leurs demandes particulières. Ici, pas de catalogue ou de pièces préfabriquées. Tout est créé sur place, à partir de simples tubes métalliques. Pas de publicité non plus. Le bouche à oreille et les forums de discussion sur Internet suffisent à remplir les carnets de commande. A l’heure où les voitures sont bourrées d’électronique et où ce sont les ordinateurs qui diagnostiquent les pannes, Tony et Giuseppe prennent eux le temps de regarder, d’écouter et de trouver des solutions sur mesure, qui au final sont souvent moins onéreuses que des travaux standardisés.

Toutes sortes de voiture arrivent chez Tony et Giuseppe : des voitures de collection dont les pièces ne sont plus produites, des véhicules, tout neufs, pour des propriétaires passionnés de tuning, mais aussi les voitures de monsieur et madame tout le monde. Le plus beau souvenir de Tony reste sans conteste une Ferrari, datant de 1948, dont il a refait le pot d’échappement et dont le propriétaire n’était autre qu’Enzo Ferrari en personne !

L’heure de la retraite

Pour Tony l’heure de la retraite a bientôt sonné. Mais que les amateurs de belles voitures se rassurent, Giuseppe va poursuivre l’aventure et continuer à faire vivre la passion familiale. Et puis, Tony ne sera jamais loin. Il restera le consultant attitré pour les voitures datant d’avant 1980, dont il est le spécialiste. Il devrait aussi passer beaucoup de temps au garage, pour rénover, enfin, sa vieille Alpha, qui attend depuis de nombreuses années qu’on daigne bien s’occuper d’elle. Décidément, les cordonniers sont vraiment toujours les plus mal chaussés !