On avait crié victoire trop vite : finalement les trois arbres qui semblaient avoir été sauvegardés le long du chantier du futur centre de chirurgie ambulatoire à l’avenue de Beau-Séjour ont été tronçonnés ! Il faut croire qu’ils « gênaient », ou alors ils n’avaient pas été intégrés dans les plans de construction, même s’ils se situaient pourtant en bordure du terrain le long de la route (voir mon article du 30 novembre 2021).
Pire encore, deux arbres ont également été abattus sur la rotonde devant l’hôpital Beau-Séjour, la bordure en partie goudronnée, sans doute pour des raisons de circulation ou faciliter les manœuvres des camions et autres engins de chantier : ils étaient là depuis des décennies, procurant une ombre bienvenue aux voitures stationnées sur ce parking. En outre, un peu plus loin devant le Pavillon Louis XVI, sur l’ancien parking réservé aux employés de l’hôpital aujourd’hui condamné, un marronnier a également été coupé. C’était le dernier des quatre qui trônaient à cet emplacement à l’époque. A la place, le sol est éventré et une impressionnante machine semblable à un vilebrequin géant s’affaire à forer la surface, dans un vacarme assourdissant. Nous avons une pensée pour les patients de Beau-Séjour qui auraient plutôt besoin de calme… et aussi pour les employés qui voient leur quotidien et leur environnement bien bousculés par ces travaux qui vont durer.
Avec toute la rangée de magnifiques acacias boule (8 « robinia pseudacacia umbraculifera ») qui embellissaient auparavant le long de l’avenue de Beau-Séjour à la hauteur des numéros 25 à 29 et qui ont également disparu depuis près de huit ans, ce sont donc 14 arbres de belle taille qui n’existent maintenant plus dans cette avenue du quartier de Champel, devenue du coup un peu moins plaisante qu’auparavant.
Il faut savoir que désormais ce n’est pas une mince affaire de se rendre à l’hôpital Beau-Séjour pour un rendez-vous médical, une séance de physiothérapie ou pour une visite à un patient : il vaut mieux prendre le bus 35, un taxi… ou y aller à pied ! En effet, il ne reste plus que six places sur le parking public payant et deux places handicapés. D’ailleurs même pour les chauffeurs de taxi, comme pour le personnel hospitalier, c’est compliqué à présent : leurs places de stationnement attitrées ont pratiquement toutes été supprimées. A noter également que le petit chemin traversant la forêt au départ de l’avenue de la Roseraie et qui aboutit à l’angle du Pavillon Louis XVI n’est plus praticable : c’est maintenant un cul-de-sac qui est signalé en bas, au grand désespoir des écoliers du Collège de l’Aubépine qui empruntaient ce raccourci tous les jours.
Aux abords d’un autre chantier, celui de l’ancienne Cité Léopard à Carouge où des arbres ont également trépassé, nous avons remarqué que d’autres végétaux dans la lignée le long de la rue de la Fontenette ont aussi été coupés dans un deuxième temps. Cela ne nous a pourtant pas paru nécessaire, ces derniers étant éloignés des activités, mais il s’agissait probablement d’agrandir l’accès aux terrains de construction.
Heureusement, dans les bonnes nouvelles, un peu plus bas au bord de l’Arve nous avons eu l’agréable surprise de voir que 11 nouveaux arbres ont été (enfin !) replantés dans les espaces restés béants durant près de 8-9 ans, le long du quai Capo-d’Istria (voir mon article du 19 octobre 2018). Ils sont entourés d’une petite plate-bande délimitée par une esthétique barrière en bois : nul doute que les fameux « jardiniers sauvages », spécialistes des roses trémières, ne vont pas tarder à les ensemencer ! Ne reste donc plus qu’à combler les quatre autres « trous » dans la continuité de ce quai après le pont de la Fontenette en direction de la Roseraie.
On se réjouit déjà lorsque tous ces importants chantiers seront achevés et que de nouveaux arbres, si utiles à notre environnement et nécessaires à nos existences, seront enfin replantés ; car si on se fie à ce que nous a promis la Ville de Genève « désormais 3 arbres sont replantés lorsque 1 a été abattu », les générations futures devraient pouvoir ainsi bénéficier – on l’espère – d’une végétation urbaine plus dense et plus riche, indispensable notamment pour lutter contre le réchauffement climatique.