Ils ont été nombreux, très nombreux à refaire le chemin de l’école le 20 mai dernier. Qu’ils l’aient quittée depuis un ou deux ans à peine, qu’ils aient derrière eux une bonne partie de leur parcours professionnel ou qu’ils soient déjà à la retraite, ils ont répondu à l’appel lancé par l’intermédiaire de réseaux sociaux, de journaux locaux ou transmis par le bouche à oreille. Eux, ce sont les anciens élèves et enseignants du Cycle d’orientation du Marais à Onex. Près de deux mille d’entre eux –sur les dix mille élèves que cet établissement scolaire a accueilli depuis sa création en 1967– se sont donc réunis dans leur ancien cycle un beau samedi ensoleillé de la fin du mois de mai pour célébrer le cinquantième anniversaire de leur école.
Ambiance émotion lors de cette fête de retrouvailles ! Les élèves des différentes volées ont pu se retrouver grâce à des points de ralliement organisés par décennie. Autour des tables, les conversations sont allées bon train entre évocation de ces années charnière que sont les années du cycle d’orientation et nouvelles des camarades absents. Une exposition de photos de classe ainsi qu’un trombinoscope des enseignants passés et présents ont largement contribué au plaisir de ces remémorations, entre rires et exclamations, sourires et nostalgie. Émotion intense également lorsqu’au détour d’un couloir ou au milieu de la foule, un élève et un professeur se retrouvent et échangent sur le chemin parcouru, la voie trouvée et les années de formation.
Lors d’un discours officiel, la conseillère d’état chargée du DIP, Anne Emery-Torracinta, a rappelé les conditions historiques et politiques de la mise en place du cycle d’orientation genevois au début des années soixante, quelques années avant la construction du cycle du Marais. La création de cette nouvelle structure scolaire a été une véritable révolution pédagogique, a-t-elle expliqué. Son objectif était –et reste– de démocratiser les études, de retarder le moment du choix professionnel et de donner des outils permettant une meilleure orientation. Mme Emery-Torracinta a encore expliqué que l’introduction des années de cycle dans le canton de Genève a permis de mettre en place des idées pédagogiques et des moyens d’enseignement nouveaux qui ont tant enthousiasmé les enseignants de l’époque que certains d’entre eux, enseignants au collège, avaient demandé leur transfert au cycle d’orientation pour participer à cette réforme de l’enseignement.
Enthousiasme et motivation, voilà qui caractérise bien les enseignants du Cycle du Marais qui sont à l’origine de la fête. Carlo Coronese, Christian Morcillo et Pascal Brandi sont tous trois enseignants au Marais et co-organisateurs de la manifestation, mais précisent-ils aussitôt, « une manifestation de cette envergure aurait été inimaginable sans la participation de l’ensemble de nos collègues. Des premières prises de contact, aux demandes d’autorisation en passant par la recherche de financement et l’organisation elle-même, ce n’est pas moins d’une année qui a été nécessaire à la préparation de l’événement. Des groupes de travail ont planché sur les différents aspects organisationnels qu’il s’agisse des stands de restauration et de boissons, de la gestion de l’électricité ou des animations à prévoir ». En effet, tout au long de l’après-midi et de la soirée, des élèves, anciens et actuels, ont proposé des démonstrations de danse, des concerts de rock et de rap, des interludes musicaux et des contes africains pour le plus grand bonheur du public. Les trois organisateurs ont finalement relevé que si l’objectif principal était d’offrir une belle fête, ce genre d’événement représente également une magnifique occasion de fédérer enseignants et élèves autour d’un projet.