Depuis octobre 2017, la route de Veyrier et le carrefour de la Fontenette à Carouge ont fait l’objet d’un chantier de réaménagement qui visait à apporter – notamment – un mieux-être à la vie du quartier. C’est chose faite, à part le revêtement des pistes cyclables qui n’a pas encore trouvé sa version définitive, les habitants de la Cité Sarde sont enfin délivrés des barrières rouges et blanches, des déviations, des nuisances sonores dues aux machines et de la poussière. Ils ont finalement récupéré un domaine public de qualité : de larges trottoirs ont été réalisés et plusieurs traversées piétonnes le long de la route. En plus des nombreuses plantations d’arbres, d’arbustes et de plantes d’ornement qui contribuent au processus d’embellissement du milieu urbain, l’amélioration la plus évidente est la réduction du bruit routier, grâce à la pose d’un revêtement phonoabsorbant. Les locataires des appartements dont les fenêtres donnent directement sur cette artère très fréquentée apprécieront.
D’où proviennent les arbres replantés dans notre cité ? De préférence, du canton nous dit Denis Astier, responsable du secteur nature et espaces verts de Carouge. Cependant ceux de la route de Veyrier viennent d’Allemagne : 62 zelkowas d’une bonne taille (grands arbres rustiques, voisins de l’orme et aux mêmes usages, très décoratifs, introduits d’abord en France au début du XVIIIe siècle), avec des troncs de presque 50 centimètres de circonférence, ont effectivement été mis en terre. Seules les grandes pépinières peuvent fournir un tel lot, et malheureusement, ce n’est pas toujours le cas de celles que nous avons en Suisse. Les nouveaux arbres de la Plaine de Plainpalais ont d’ailleurs aussi été importés d’Allemagne, depuis le centre de production horticole de Nettetal, qui compte parmi les plus anciennes et plus grandes pépinières d’Europe.
Alors qu’on évoque plutôt dans les médias les coupes drastiques à divers endroits du canton (ancienne caserne des Vernets, Bois de la Bâtie, Grand-Saconnex le long de l’autoroute, entre autres), la Ville de Carouge « reboise » ! En effet, en plus des zelkowas, une vingtaine d’autres arbres, platanes, peupliers, tilleuls, saules, arbres de Judée (variétés remarquables par leur riche floraison violet-pourpre qui se développe aux environs de Pâques), ont été plantés le long de la route de Veyrier.
A cela s’ajoutent 75 arbustes comme des lilas, viornes (les viornes/obiers sont des arbustes aux fleurs blanches très décoratives qui apparaissent en juin-juillet ; ils sont également intéressants pour la coloration automnale de leur feuillage), pommiers d’ornement et plus de 9000 plantes vivaces. Quelques surfaces seront engazonnées, d’autres accueilleront de la prairie fleurie. Les travaux de plantation seront terminés d’ici la fin avril 2021.
Bien entendu il faudra revenir dans ce secteur au printemps lors de la floraison de certaines espèces, comme au début de l’été pour admirer toute cette abondante végétation : elle aura alors eu le temps de revêtir ses plus beaux atours. Ce sera l’occasion pour nous de refaire un petit reportage photo, une manière de rendre hommage et remercier tous ceux qui ont permis ces belles réalisations, de nos autorités, au Service de l’urbanisme, à tous les ouvriers, et aux employés de l’entreprise Truchet Jardinier S.A. Ces derniers ont en effet retroussé leurs manches durant plusieurs mois, dans des conditions parfois très particulières en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie.
Grâce à ce réaménagement, chaque Carougeois pourra apprécier ces nouveaux ouvrages et profiter jour après jour de ces emplacements verdoyants – pourvus de nombreux grands bancs publics – et bénéficier d’une meilleure cohabitation entre véhicules motorisés, mobilité douce et même d’une ligne de bus urbaine à haute fréquence.
A noter également qu’un peu plus loin, juste avant le Pont de la Fontenette en direction de la Roseraie, en lieu et place des anciens containers de récupération des déchets recyclables (ceux-ci ont été déplacés sur le parking du passage des Tireurs-de-Sable), un autre secteur végétalisé plus esthétique a également été créé : deux arbres encadrés par des tuteurs aériens, des arbustes et autres plantes grasses par petits groupes. Dommage que certaines personnes peu scrupuleuses aient pris cet endroit pour une jardinerie self-service à ciel ouvert : en effet, plusieurs trous béants démontrent que des plantes ont déjà été arrachées avec leurs mottes. Une fois encore, les incivilités et la bêtise humaine témoignent du peu de respect de certains pour le travail effectué par les jardiniers de la Ville de Carouge, qui justement œuvrent à la rendre plus attrayante.
Dolorès
Comment peut-on parler d’embellissement et d’amélioration de la mobilité alors qu’on bloque une voie de communication historique et centenaire avec des végétaux qui n’ont rien à y faire ?
Depuis les Romains une voie permet les déplacements. On ne peut pas parler de mobilité lorsqu’il y a des obstacles aux déplacements. Il s’agit d’un inversion et d’un jugement visant à modifier la perception.
Arborer un espace, y créer des déambulations parmi les végétaux est louable, mais il faut faire la différence entre un parc et une voie de communication vouée aux déplacements utiles.
Jean-Pierre
PS : Pour éviter le « pillage » des plantes et arbustes dans certains de ces espaces verts, il serait nécessaire de les entourer d’une clôture, style ganivelle (assemblage de barreaux de bois, échalas reliés par des fils de fer torsadés) comme autour de la gare CEVA de Champel. Ces barrières champêtres sont d’ailleurs très décoratives, en plus d’être un avertissement au visiteur considéré comme un intrus. Mais peut-être que c’est prévu…