A l’occasion du cinquantième anniversaire des événements de mai 68, notre consoeur de Signé Genève, Maryelle Budry, sort deux ouvrages traitant de cette période de bouleversement sociétal. Le premier Mai 68 et après ? recueille les récits d’une vingtaine de genevois et genevoises engagés. Ayant elle-même vécu intensément cette période de grands chamboulements, Maryelle Budry a souhaité que soit évoquée, par l’intermédiaire de témoignages personnels, l’extraordinaire vitalité d’une jeunesse qui rejetait les modèles sociétaux et politiques établis pour se lancer dans l’exploration de nouveaux modes de vie et de penser. Le second ouvrage, K-Squat-Balade, est entièrement de la plume de Maryelle Budry. Il se présente sous la forme de dix promenades dans la Genève alternative, passée et présente...
Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Maryelle Budry, son humanité et son franc-parler liés à une grande ouverture d’esprit m’ont immédiatement conquise. J’étais loin de me douter que la belle chevelure blanche et la douce voix de ma collègue de Signé Genève cachait une ardente féministe et une ancienne des Kommunes, ces communautés nées de mai 68. Portrait d’une soixante-huitarde engagée. Ainsi qu’elle me le raconte, sa famille franco–genevoise arrive à Genève dans le quartier populaire de Châtelaine en 1947. Elle a alors cinq ans. Son père ayant des problèmes de santé, c’est sa mère qui fait vivre la famille. Après l’Ecole supérieure de jeunes filles au Collège Voltaire, la jeune Maryelle entreprend des études de psychologie à l’université de Genève. Elle se rêve journaliste à une...
« Vive le Club ! » Samedi 17 juin, 15 h, Salle des fêtes, 200 verres se lèvent et portent un toast enthousiaste au Club des Aîné-e-s pour son 50ème anniversaire, au moment où le gâteau illuminé arrive sur le podium. Les tables sont fleuries, les toilettes pimpantes, le baccarat pétille joyeusement. Fin 1966, un groupe de personnes âgées de Carouge a fait l’expérience de vacances en commun à Gryon au chalet Florimont et a trouvé cette « compagnie si agréable » qu’il est décidé de créer un Club des Aîné-e-s. Eh oui, c’est dans le chalet Florimont, qui vient scandaleusement d’être soustrait aux vacances des seniors, que débute cette belle histoire ! Carouge était pionnière. Sous son impulsion, rapidement d’autres clubs vont s’ouvrir en Ville de Genève et dans d’autres communes. Danielle Meyne...
Au début du 20ème siècle, la rue de Carouge était un nid de révolutionnaires russes ! Entourée d’historien-ne- s et autres membres de l’Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier, j’apprends cela, devant les immeubles d’époque, de la bouche du professeur Jean-François Fayet, spécialiste des mondes russe et soviétique. Ces épisodes étonnants, encore si méconnus, n’ont pas laissé de marques commémoratives (plaques ou monuments). Et pourtant, il y aurait de quoi ! Tout l’éventail des forces politiques d’opposition au régime tsariste était représenté et logé dans le triangle Carouge-Bastions-Jonction. La rue de Carouge était occupée par les Bolchevicks (le premier parti marxiste créé par Lénine). Dans les immeubles des Nos 91 et 93 devant lesquels nous parle le professeur Faye...