A la rue Dancet, on répond à toutes vos questions

Jeudi dernier 19 septembre, je passe par hasard devant une arcade de la rue Dancet où une foule se rassemble autour de trois petites tentes, un verre à la main. Inattendu en ce matin de semaine à 11h00, dans une rue d’habitude peu fréquentée. Il s’agit du vernissage du premier Points info-services de la Ville de Genève.

Dans la salle principale de l’arcade, de grands posters annoncent la couleur : « Comment trouver une aide à domicile ? » « Vous souhaitez participer à la vie de votre quartier ? » Initié par la conseillère administrative Esther Alder, ce lieu tend à accueillir la population genevoise, l’aider à trouver des réponses à ses questions de tout ordre, quitte à la réorienter vers les services adéquats. Un deuxième Point ouvrira ses portes à la Servette tout prochainement, et deux autres centres sont encore prévus en Ville de Genève pour 2014.

Une semaine après le vernissage, je rencontre Mme Patricia Geraldes, assistante sociale.

Après une petite semaine d’existence, qui vient et avec quelles demandes ?

Il est bien sûr trop tôt pour pouvoir tirer un bilan, mais ce qu’on peut dire, c’est qu’on a beaucoup de gens qui sont venus. Il y a eu beaucoup de promo pour l’ouverture de ce lieu : flyers, tout-ménages. On a eu des mamans qui cherchent des cours de danse ou autres activités pour leurs enfants, des gens qui sont à la recherche de locaux pour leur association, des questions sur des problèmes juridiques ou d’ordre administratif, des problèmes de couple. Au niveau des âges, il y a de tout. Cela est certainement aussi dû à l’attrait du nouveau, des gens entrent juste pour voir,  par curiosité. Cela va sûrement se réguler par la suite.

De plus, notre but n’est pas de faire doublon par rapport à des structures déjà existantes, mais bien d’orienter les gens au mieux car il existe pléthore d’offres sur Genève et que l’on peut se sentir un peu perdu en ne sachant pas où chercher. Un des buts est aussi de prendre du temps pour l’écoute. Les services sociaux sont débordés, en ce sens on peut les décharger un peu.

Est-ce que ce sont surtout des gens du quartier qui viennent ?

On a eu beaucoup de demandes par téléphone, souvent pour des tiers. Par exemple, « ma fille a un problème d’argent, comment l’aider ? ». Ces appels téléphoniques viennent de gens qui habitent partout dans le canton de Genève. Par contre, ceux qui passent à l’arcade, peuvent être de gens du quartier, ou alors qui y travaillent, même si ils habitent à l’autre bout de la ville. L’avantage de ce lieu est qu’il est visible et accessible. On peut y avoir une information gratuitement, sans rendez-vous et tout en restant anonyme.

Quels sont les profils des gens qui travaillent ici ?

Les permanences sont assurées par les gens de l’UAC (Unité d’Action Communautaire). Ce sont des personnes très intéressantes car elles travaillent dans le quartier depuis plusieurs années et ont de ce fait développé un réseau important de partenaires. Toutes les personnes qui travaillent ici sont volontaires, dans le sens qu’elles ont délaissé un petit pourcentage de leur activités dans les UAC pour venir ici. On n’a donc embauché personne de « nouveau » lorsque ce projet a été mis sur pied. Pour information, le projet a été accepté par le Conseil administratif de la Ville de Genève au mois d’avril. Tout s’est donc mis en place assez rapidement.

Et l’avenir ?

Il reste beaucoup d’incertitudes, car il s’agit d’un projet-pilote. On ne sait pas très bien comment va évoluer la demande, si le bouche à oreille va fonctionner,… Est-ce qu’on va être surchargé dans quelques mois ou au contraire pas suffisamment sollicité ? Il y aura certainement des réajustements à faire, que ce soit au niveau des horaires, des domaines dans lesquels se font les demandes. C’est cela qui est passionnant avec ce genre de projets : il faut s’adapter pour être le plus utile possible !