Marine Moncozet, codirigeante chez Michael Page, valorise leurs compétences.
Comme chacun le sait, l’emploi des seniors est un problème majeur. Beaucoup se retrouvent au social, alors que l’âge de la retraite recule et qu’ils ont des compétences, l’énergie et l’envie de travailler voire de transmettre leur savoir.
Une agence de placement prend le problème «à l’envers» en plaçant justement des seniors. Marine Moncozet, codirectrice de l’agence Michael Page à Genève, a accepté d’en parler ouvertement. L’agence est spécialisée dans quasi tous les métiers de bureau.
«Ouvrir des postes aux seniors s’est fait totalement par hasard», dit-elle. «J’ai placé un candidat qui devait partir en préretraite mais qui désirait travailler plus longtemps» poursuit-elle.
Comme la réaction du client fut favorable, elle a poursuivi ces propositions de placements qui ont rencontré un franc succès auprès de la plupart des petits clients. Les multinationales ou très grandes entreprises restent, elles, encore un peu frileuses, selon ses dires.
Pour certains clients, un profil de plus de 55 ans est rassurant car le candidat va chercher de la stabilité et non un plan de carrière, ce qui permet à l’agence de placement de «vendre» le candidat dans la longévité du poste. «Pour nous, agence, il est intéressant de présenter un profil senior parmi des quadragénaires car cela peut créer une bonne surprise, et pour certaines entreprises cela peut aussi les arranger d’engager quelqu’un proche de la soixantaine car, par exemple, elles ont un avenir financier limité à 2 ou 5 ans» dit-elle.
Il est à se demander pourquoi cette agence ne fait aucune publicité quant à ces recrutements. «Nous sommes sur une politique de non-discrimination et nous n’en faisons aucune promotion. Mais également pour une non-discrimination des autres tranches d’âges.
»Un candidat reste un candidat quel que soit son âge. Nous le recevons de la même manière en évaluant s’il ou elle pourrait correspondre au poste que nous avons à proposer, seul le professionnalisme jouera et non autre chose», renchérit-elle.