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Yanick Pugin : A la découverte du Tigre Rouge, conte philosophique

La légende du Tigre Rouge, tome 1 Yanick Pugin La légende du Tigre Rouge, tome 2
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La légende du Tigre Rouge, tome 1

 

On connaissait Yanick Pugin comme musicien et enseignant d’arts martiaux mais on le découvre désormais comme auteur.

Si vous aimez les contes philosophiques comme « Jonathan le goéland » ou le « Petit Prince » alors vous allez aimer « la légende du Tigre Rouge ». Vous suivrez les aventures du petit Tao qui deviendra héros malgré lui.

Mais plutôt que de tenter de résumer ces deux tomes, je suis allée rencontrer l’auteur.

D’où est venue l’idée de ces livres ?
C’était lors d’un des premiers salons des arts martiaux au pavillon du Bout du Monde. Alors que nous nous préparions à monter sur scène pour réaliser une démonstration de Kick Boxing, un de mes tous jeunes élèves me posa cette question surprenante :

Pourquoi s’appelle-t-on les « Red Tigers » ?
Pour ne pas lui répondre quelque chose de banal, mais plutôt quelque chose de valorisant, de rassurant, puisant sa source dans l’histoire de Chine, berceau de la pratique des arts martiaux, je lui racontais l’histoire d’un jeune garçon de son âge qui, après avoir rêvé de devenir un moine Shaolin, devint un héros malgré lui. L’objectif était de mettre du sens sur notre pratique et de lui permettre d’emprunter un chemin vers l’imaginaire dans lequel il pourrait se reconnaître. Le souvenir de son regard émerveillé m’a donné, alors, l’envie de concrétiser ce projet d’écriture, qui devait servir d’introduction à un livre encore en gestation sur ma pratique martiale. Je me suis tellement enthousiasmé pour cette histoire que je n’ai pas pu m’arrêter et c’est ainsi que la Légende du Tigre Rouge est née.

Pourquoi ce thème ?
Peut-être par besoin de recherche de sens et pour éviter de faire de l’art martial un simple produit de consommation destiné à lutter contre l’insécurité et l’agressivité grandissante de l’environnement urbain.

Quand et comment avez-vous découvert les arts martiaux ?
Mon rapport personnel avec les arts martiaux a traversé le chemin qu’avait tracé Bruce Lee. En effet, j’ai traversé l’adolescence à la découverte de mon potentiel physique et mental. J’éprouvais un grand besoin de me dépenser physiquement et parallèlement à une carrière de gymnaste à l’artistique, je faisais ainsi mes débuts dans les arts martiaux et plus particulièrement dans le judo. J’avais alors à peine 15 ans. Puis, j’ai pratiqué le karaté Shotokan. Ensuite, je me suis essayé au Viet Vo Dao avant de rejoindre la première école de Kung fu de Genève. Après un aménagement d’horaire professionnel, j’ai bifurqué sur le full contact et finalement le kick boxing que je pratique et enseigne encore aujourd’hui.
J’ai, du reste, créé ma propre école en septembre 1987.

Pourquoi un conte philosophique ?
Il n’y avait pas un but évident allant dans ce sens. Cependant, par son contenu, c’est mon éditeur de l’époque qui m’avait vivement conseillé de diriger mon écriture. Il faut dire que j’avais très envie de pouvoir ajouter du contenu philosophique à une pratique martiale qui en manque cruellement.

Pour ma part, les arts martiaux modernes ne s’intéressent que trop rarement à des pratiques philosophiques. Le manque de temps et la culture du « tout et tout de suite » sont évidemment des freins à cet enseignement. J’ai voulu à travers ce conte développer cet aspect philosophique et rétablir cet équilibre entre le corps et l’esprit.

Que sont pour vous les secrets du savoir ?
Comme il s’agit de secrets, ils doivent rester secrets !
Plus sérieusement, c’est précisément l’objet de la quête de Tao. Ils ne seront révélés que plus tard, dans la suite de son aventure.

Qu’est-ce que pour vous l’apprentissage, la voie du maître ?
La voie du maître est celle de la connaissance, de la pratique, du respect des valeurs et de la transmission. Il ne peut être élevé à ce rang sans avoir expérimenté lui-même concrètement chaque niveau de ce qu’il enseigne en y ayant apporté les analyses et corrections indispensables pour faire de ses disciples de véritables « apprentis-sages »

En quelques mots, quelle est la relation entre Tao et son sabre ?
C’est un objet symbolique, un héritage chargé d’histoire et bien lourd à porter pour Tao qui ne voit d’abord en lui que l’objet et l’usage réservé au guerrier, au défenseur du bien qu’il se rêve de devenir un jour. Il deviendra le prolongement de lui-même. Le sang des maîtres et des tigres mêlés vont même lui conférer certains pouvoirs.

Écouter regarder essayer… mais encore ?
Ce sont les trois règles d’or. C’est le fondement originel de tous les apprentissages. Le respect de ces règles fondamentales permet de réaliser un enseignement de qualité.

Deviens qui tu es, comment l’enseigner, l’intégrer ?
Vaste question que celle de comment l’enseigner, l’intégrer ? Je pense que la notion d’exemplarité est primordiale. Il faut représenter une figure stable et sécurisante, un repère non jugeant qui cadre sans contraindre, mais accompagne en permettant à chacun de s’accomplir dans sa propre voie. Il faut alors accepter l’échec et la réussite comme faisant partie intégrante du soi en devenir.

Dans le tome II, vous citez Maître Eckart, qui est-il pour vous ? que représente-il en général ?
Dans ma bibliothèque, je dispose d’un certain nombre d’ouvrages dont certains sont consacrés à une succession de phrases philosophiques d’auteurs les plus divers et sans aucun contexte. Elles se succèdent simplement les unes aux autres. C’est donc à partir de cette lecture particulière que je me suis arrêté sur des phrases philosophiques de penseurs très divers pour ne retenir que celles qui me touchaient. Mon objectif était alors de les incorporer dans le contexte de mon histoire qui pouvait alors leur donner du sens. En ce qui concerne maître Eckart, je n’ai donc aucun lien particulier avec lui, si ce n’est la citation que j’ai utilisée.

En suivant l’évolution de Tao, cela remet en question notre propre chemin et notre propre quête, était-ce une intention dès le départ ou s’est-elle imposée au fil des pages ?
Il n’y avait pour moi que l’intention de raconter une histoire symbolique pour donner du sens à la question de mon jeune élève. Je voulais lui donner l’envie de poursuivre les cours et lui offrir une voie de l’imaginaire ou il pourrait s’identifier à Tao pour devenir dans ses rêves, lui aussi un héros malgré lui. C’est donc au fil de l’histoire que je me suis rendu compte que cette histoire pouvait apporter bien plus qu’un simple message pour des jeunes enfants mais elle pouvait surtout offrir différents niveaux de lecture pour tout un chacun en fonction de son propre parcours de vie.

Aller jusqu’au bout de sa mission c’est bien mais où est la place pour le doute, la place de l’engagement ?
Depuis le début de l’histoire, Tao est lié aux doutes les plus divers. Cette histoire est remplie de doutes mais Tao fait juste du mieux qu’il peut. Même s’il se sent investi d’une mission, la vie et les circonstances l’éloignent à chaque fois de sa mission d’origine. Son engagement c’est ce qu’il est à l’intérieur profondément, mais sa force est d’arriver à se relever à chaque fois qu’il rencontre des difficultés et finalement c’est peut-être ça sa véritable mission.

Et le libre arbitre dans tout cela ?
Pour Tao, ses choix sont dictés par les circonstances qu’il affronte et par conséquent il garde toujours son libre arbitre sauf si des faits le contraignent parfois. Son libre arbitre est sa grande liberté.
Pour le lecteur, comme il s’agit d’un conte, d’une légende, il pourra à loisir s’approprier les savoirs et toutes les belles choses qu’il aura envie de retenir…

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Photo du profil de Nathalie Rendu Rendu
Photographe installée à Genève. Si je suis photographe généraliste, je suis plutôt orientée portrait, immobilier, produits (montres et bijoux), la nourriture sans oublier les événements.
Studio photo, Ecole photo, stage photo à l'étranger (Nashville, Venise, New York, safari photo en Afrique, etc...).

www.peintresdelumieres.com

J'anime également une émission de Country Music sur Radio Cité Genève 92.2 "Country in the City".

http://radiocite.ch/chart/country-in-the-city/

J'ai fait le choix d'essentiellement parler de la musique country moderne, celle qu'on entend sur les ondes américaines. Rien à voir avec celle qu'on nous présente en Europe. Evidemment je n'oublie pas de temps à autre de diffuser quelques titres de la country classique des westerns de notre enfance.

J'écris principalement des articles sur les artistes ou l'artisanat genevois (musiciens, comédiens, créateurs).

Comme je ne connais pas tout le monde, les artistes peuvent aussi me contacter pour un coup de projecteur....

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