Christian Rey se fait appeler «druide Smogh». Mais au juste, que signifie être duide à Genève au XXIe siècle?
J’ai rendez-vous au parc des Eaux-Vives avec un druide. A la recherche d’un homme plutôt dans l’âge, portant une tunique blanche recouverte d’une longue barbe à la Panoramix, je me retrouve avec un homme à la carrure de rugbyman, tatouages sur les bras, crâne rasé et, ma foi, point de barbe. Il se présente: «Christian Rey, enchanté».
Comment et pourquoi êtes-vous devenu druide?
Pendant vingt-deux mois, à la suite du décès de ma fille, j’ai été sans domicile fixe. Sans le vouloir, j’ai pris 22 kilos, c’était une manière de remplir le vide que l’absence de tout avait créé. C’était d’abord la haine qui m’habitait et ce sentiment de colère qui prenait le dessus sur la tristesse a provoqué un cancer. Un docteur m’a annoncé que je n’avais plus que trois semaines à vivre. Pour moi, la solution n’était pas de me battre contre la maladie mais de faire la paix avec la souffrance. Aujourd’hui, tout va bien et, suite à cette épreuve, j’ai décidé d’étudier six médecines différentes.
Pouvez-vous expliquer ce qu’est un druide aujourd’hui?
Un druide c’est un savant qui maîtrise les sciences naturelles sans bousculer la nature. Au XXIe siècle, on trouve même des druides très modernes en costard-cravate qui utilisent Internet. La sagesse implique d’évoluer avec son époque.
Quels sont vos lieux druidiques?
J’adore me promener en forêt, c’est mon église. En règle générale, je remarque que les gens ne s’y rendent que lorsqu’ils vont mal. Mais mon métier est la biopsychologie. Je suis un psychologue qui base toutes ses analyses sur les lois de la biologie. Alors je me déplace toujours à domicile, sur le «territoire» des gens qui demandent mon aide. Je suis également conteur, une activité que j’aime beaucoup pratiquer.
