L’institution musicale genevoise, qui prête près de 50 000 documents audio et audiovisuels, déménage à la Cité
Avec plus de trente ans au compteur, la Discothèque des Minoteries va faire peau neuve dans les locaux de la Bibliothèque de la Cité, au centre-ville. Située au cœur du quartier de Plainpalais, au 5-7, parc des Minoteries, l’institution, qui met à disposition près de 50 000 documents audio et audiovisuels, va déménager dans le courant du mois d’avril. Elle fusionnera avec sa consœur de Vieusseux, dont une bonne partie du fonds musical, principalement les nouveautés, a déjà été déplacée à Plainpalais, en mars de l’année dernière. «Nous avons un mois pour déménager, dit l’aide-discothécaire, Yves Robert-Tissot qui travaille aux Minoteries. C’est une entreprise qui s’en chargera. La discothèque sera donc fermée environ trois semaines. La Bibliothèque de la Cité nous libère un espace à peu près équivalent à celui d’ici, au troisième étage de ses locaux au centre-ville.» Le but, semble-t-il, est de créer un véritable pôle musical centralisé.
Le bâtiment du parc des Minoteries, propriété et gérance de la Ville de Genève, et qui abrite les lieux ainsi qu’une crèche, n’a pas été rénové depuis plus de quarante ans. Ce sera bientôt chose faite puisque le Conseil municipal genevois a voté un crédit de 90 millions à la fin de mars 2014 en vue de sa restauration. Ce projet vise notamment un assainissement des édifices car le groupe de 400 logements est un des gros consommateurs d’énergie du patrimoine de la Ville de Genève.
Aucun lien pourtant entre l’obsolescence des murs aux Minoteries et le déménagement de la discothèque. «Il s’agit d’une volonté de centralisation, nous aurons ainsi à la Cité un vrai pôle musical avec la fusion de deux collections, celle des Minoteries et celle de Vieusseux. Il s’agissait également d’être présent au centre-ville», dit Katia Savi, responsable de la Discothèque de Vieusseux. Aux clients dès lors, c’est-à -dire dès le mois de mai, à la réouverture de la Bibliothèque de la Cité, de changer leurs habitudes. «Nous avons déjà informé notre clientèle de ce déménagement, mais quand même une petite partie d’entre eux vient du quartier, dit Yves Robert-Tissot. Pour eux, c’est regrettable.» Sa collègue Mireille Favez ajoute immédiatement: «Pour d’autres, c’est bénéfique et ça les arrange d’aller à la Cité, en plein centre-ville (5, place des Trois-Perdrix).» Pour la responsable des lieux, Katia Savi, cette discussion n’a pas vraiment lieu d’être: «En regardant les statistiques de fréquentation, on se rend compte que nous avons véritablement une clientèle régionale, certains viennent même de France pour emprunter chez nous. Il s’agit de libre accès, de lectures publiques et nous sommes parmi les plus grands de Suisse, voire d’Europe.» Durant la période du déménagement, la discothèque ne pratiquera donc plus de prêts, mais «nous prolongerons leur durée», insiste la responsable.
Fabien Kuhn
