Chacun de nous est sans doute passé de nombreuses fois dans cette rue du Stand sans prêté attention au bâtiment qui abrite le musée des pompiers.
Et pourtant… ce lieu à la fois caché et visible de tous, transporte petits et grands dans un imaginaire d’engins en tous genres mais surtout nous fait faire un bond dans l’histoire de notre ville.
Yvan Simon, jeune retraité des pompiers de Genève qui nous ouvre les portes de ce musée hors du commun.
Même sans les situer, tout de monde connait l’existence des casernes de pompiers, mais par contre, nul ne sait comment ce corps de professionnel a vu le jour.
C’est Robert Céard, politicien genevois qui en 1840 créa un bataillon de professionnel pour combattre les incendies en leur donnant une formation adéquate. C’est aussi sous son influence que le réseau de bornes à incendie (hydrantes) vu le jour.
Inauguré le 29 mai 2008, ce musée a nécessité quasi 20’000 heures de travail avant d’ouvrir ses portes. Niché dans une ancienne friche industrielle, cela lui donne tout l’espace pour la mise en valeur du millier d’articles et pièces présentés.
Depuis le début, il est totalement géré par des bénévoles passionnés qui jouent à la fois les rôles de guides mais aussi entretiennent quasi amoureusement ces témoins de l’histoire.
En poussant la porte, le visiteur se plonge directement dans le monde des véhicules à moteur. Les plus anciens remontent aux années 1900, les plus récents aux années 1980.
Puis viennent les échelles à crochets et leur histoire. Autrefois les escaliers brulaient quasi en premier car ils étaient en bois. L’accès aux étages se faisaient par l’extérieur. Le pompier accrochait son échelle à une fenêtre ou un balcon pour se hisser et remontait son échelle pour l’accrocher à l’étage supérieur et gravir ainsi les étages jusqu’au sommet. De nos jours cela nous parait impensable et pourtant, certains l’ont fait.
Quelles sont les questions les plus fréquentes ?
Yvan Simon nous répond que les gens sont toujours en quête d’anecdotes ou de détails sur les casques ou les sabres. On y voit en effet l’évolution des casques avec les décorations ou ornements de ceux de 1900 fait en métal à ceux d’aujourd’hui en matières synthétiques.
Mais dans toutes les mémoires de familles, les visiteurs demandent des détails sur l’incendie de Grand Théâtre en 1951. Il venait d’être rénové. Une troupe répétait « la Walkyrie » et un engin pyrotechnique s’est mal déclenché et à mis le feu détruisant tout ou partie du théâtre. Vaste sujet de discussion avec ces passionnés.
Au détour d’une allée, on voit la photo de Sissi et une décoration. Qu’est-ce que l’Impératrice d’Autriche peut avoir à faire dans ce musée… ce sont les pompiers de Genève qui ont pris soin de sa dépouille et l’Autriche a gratifié ceux qui étaient présents.
Vous pourrez aussi voir de drôles d’engins, de drôles matériel, l’évolution des pompes. Une vous amusera sans doute : la pompe laitière. A la base, cette pompe était un énorme bidon sur charrette pour la collecte du lait. Mais détournée, elle a été transformée en pompe a incendie. La lance est posée directement sur son contenu pour pouvoir propulser l’eau sur le feu.
Vous y verrez aussi l’évolution des extincteurs. Du simple sot d’eau à des engins pour souffler les flammes. C’est sûrement là qu’on vous expliquera le « triangle du feu » : émission de chaleur / comburant et carburant. Si l’un de ces trois éléments est soustrait, le feu s’éteint.
Que vous ayez des bases de chimie pour comprendre la combustion ou que vous ayez juste envie de pousser cette porte vous apprendrez des tas de choses et pourrez bénéficier des anecdotes de carrière de votre guide.
Adresse :
1bis rue du Stand
Horaires
Mercredi et dimanche 10h-12h / 13h30-15h30
Tarif :
Gratuit (une obole est la bienvenue pour les frais d’entretien)
Mamco : commentaire d’Emilie Parendeau