D’abord, un peu d’histoire…A la fin de leur cursus agricole, Martial et Thomas Läser ont repris l’exploitation familiale du Domaine de l’Abbaye de Presinge.C’est en 1924 que leur arrière-grand-père était devenu locataire exploitant de cette ferme appartenant aux Diaconnesses de Berne. Ces deux trentenaires deviennent ainsi la quatrième génération sur cette terre si chère à leurs aïeux.Le Domaine est composé de plusieurs bâtiments. Tout d’abord, le « château » ancien couvent des Diaconnesses de Berne devenu aujourd’hui propriété de l’Hospice Général. A la vente de ce bâtiment, les Diaconnesses de Berne avaient souhaité qu’il serve pour des gens en difficultés. C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’Hospice Général y loge des familles de requérants d’asile. Les autres bâtiments et terrains sont exploités par la famille Läser.Si le père de ces deux jeunes hommes a gardé l’exploitation des vignes, les deux frères, un peu avant-gardistes ont transformé le domaine en une ferme « bio ». En effet que ce soit pour l’élevage ou les produits issus de leurs cultures, tous obtiennent le label « Terre Avenir ».
C’est lors de sa formation de la Maîtrise Fédérale en Valais* que Thomas Läser a appris les techniques de reconversion d’une exploitation « conventionnelle » en une exploitation « bio ».
Est-ce que cette ferme a toujours été une exploitation céréalière ?
Nous avons toujours des vaches mais les céréales restent notre activité principale. Jusqu’en 1985, nous avions des vaches laitières mais depuis ce sont des vaches à viande.
Pourquoi ces trois pôles d’activité ? (céréales, viande et vignes)
En fait notre grand-père nous a toujours dit de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier pour équilibrer en cas d’intempéries ou de mauvaises années céréalières. Cela demande davantage de travail mais, au final contre balance le tout. L’exemple le plus récent est l’hiver 2017 où nous avons eu beaucoup de gel. Cette année, par contre, avec toutes ces chaleurs, si les vignes vont bien donner, les cultures de printemps (maïs, soja, betteraves, quinoa, millet) elles ne feront pas une année record.
Comment vous est-venue l’idée de cultiver du quinoa ?
En fait, il y a quatre ans, au retour de voyage d’Amérique du Sud, un de nos amis nous a parlé de cette culture.
L’idée de le cultiver sous nos cieux a très vite germée. Nous avons fait des essais avec des graines à disposition chez nos revendeurs habituels mais cela ne nous satisfaisait pas.
C’est en partenariat avec l’organisme BioFarm que nous avons pu avoir la qualité des graines que nous cherchions car si dans l’inconscient collectif, le quinoa est une plante « exotique », rappelons qu’il pousse sur les hauts plateaux du Pérou. Région réputée pour être à l’opposé de températures tropicales. Il nous fallait des graines adaptées à la Suisse et c’est là ou BioFarm nous a aidé. C’est ainsi que cette année nous pouvons avoir la première récole de quinoa bio sur le Canton de Genève et nous en sommes fiers.
Tous les consommateurs sont à la recherche de produits « directs à la ferme ». Est-ce pour cela que vous avez ouvert votre propre magasin ?
Parmi nos clients, nous avons beaucoup de magasin qui vendent en vrac. Là encore l’idée nous a tenté et depuis le mois de mars nous ouvrons deux demi-journée par semaine (voir les horaires sur le site).
Dans la logique du développement durable et du bio, notre magasin vend en vrac et sans emballage ou emballage consigné. Raison pour laquelle notre magasin s’appelle « Du local en bocal ».
Si la majorité des produits vendus proviennent de notre ferme, nous avons aussi d’autres produits mais tous romands. Cela permet aussi aux consommateurs de nous poser des questions auxquelles il nous est facile de répondre.
Produits vendus (liste complète sur leur site) :
Céréales
Viande de bœuf
Poulet (ferme GRTA)
Huiles
Confitures
Vins (blanc, rouge, rosé – non bio)
Bières
Cosmétiques naturels
Produits détergents bio
Vendez-vous aussi des paniers cadeaux ?
A la demande d’entreprises locales, nous préparons aussi les paniers cadeaux. Les entreprises qui veulent sortir des sentiers battus s’orientent de plus en plus vers ce type de présent.
Pour les privés, nous avons aussi des paniers « apéro » ou « petit-déjeuner », Cela permet à tous de découvrir de nouveaux produits.
Ces deux visionnaires nous réservent encore surement de belles choses à garnir nos tables dans un proche avenir.
Souhaitons leur pleine réussite et franc succès !
* Les formations des métiers agricoles du Valais https://www.vs.ch/web/sca/formation-initiale-cfc-afp
