De violentes pluies accompagnées d’orages ont donc traversé la Suisse romande samedi 15 juin en fin d’après-midi : Genève a été le premier canton touché. Le Service d’incendie et de secours (SIS) n’a pas chômé durant la soirée et la nuit, les pompiers ont en effet été appelés à maintes reprises, notamment pour des arbres tombés sur des voitures, des inondations dans des caves, comme dans différents parkings et même pour des sauvetages sur le lac. On a d’ailleurs tous vu les images et les vidéos impressionnantes diffusées en boucle dans les médias sociaux et à la télévision.
Les intempéries ont fait une nouvelle fois souffrir les vignes genevoises. Si les dégâts sont difficilement quantifiables pour l’instant, les viticulteurs craignent cependant pour la récolte annuelle : ils doivent maintenant laisser quelques semaines à la vigne pour cicatriser. Il est fort probable d’ailleurs que les vendanges soient quelque peu retardées cette année, alors qu’en 2018 elles avaient presque quinze jours d’avance !
Les averses de grêle ont également dévasté bon nombre de jardins et des plantations sur les terrasses. Pourtant, tout n’est pas entièrement perdu. Passé les premiers instants d’abattement, il est possible d’aider les plantes à se refaire, et d’obtenir tout de même des récoltes et des fleurs cet été.
Si la végétation a en effet subi les assauts de la glace du ciel, avec plus ou moins de conséquences, dans certaines situations, les plantes s’en tirent étrangement bien compte tenu de la violence des précipitations. Quelques plants de tomates ou de courgettes sont juste décapités, il y a eu une chute abondante de feuilles et de jeunes fruits sous les arbres, des branches de rosiers sont sectionnées. Pour ces derniers, il faut ôter au moyen d’un sécateur bien désinfecté à l’alcool les rameaux et les tiges cassées : il est conseillé ensuite de traiter ces rosiers avec un fongicide afin de limiter la propagation de maladies.
Les haricots et les carottes font aussi partie des plantes qui repartent facilement après la grêle, tout comme les courges et les potirons. Dans bien des cas, les légumes et les plantes annuelles abîmés sont à arracher sans perdre de temps (ou consommer s’ils ne sont pas en lambeaux…) afin de pouvoir, le plus vite possible, ressemer ou replanter. Il est effectivement encore temps de remplacer tomates, courgettes, poivrons et aubergines. Normalement il reste encore des plants dans certaines jardineries ou chez les producteurs locaux, si vous ne tardez pas trop.
N’oubliez pas non plus les salades, les radis, ou encore les choux que vous pouvez ressemer à tout moment. On trouve encore également des plantons de certaines variétés dans les Brico-Loisirs des grandes enseignes.
Taillez aussi la végétation endommagée, comme les buissons de la haie, les arbres d’ornement ou du verger. Le framboisier remontant profite quant à lui de la grêle grâce au choc thermique. Celui-ci lui permet de refaire des tiges secondaires qui fructifient alors que les premières n’avaient rien donné !
Une fois débarrassées de leurs parties mortes, les vivaces (asters, rudbeckias, coréopsis…) ou les plantes tubéreuses comme les dahlias ou les bégonias, peuvent encore repartir du pied ou à partir de bourgeons axillaires situés sur les tiges principales.
Toutes les plantes vivaces à feuilles larges, comme les hostas, funkias, souffrent de l’orage et de la grêle. Il faut donc supprimer les feuilles sans tarder : trois semaines après, la plante reprendra le dessus.
Quant au terrain, la violence des gouttes de pluie et des grêlons peut avoir littéralement damé le sol en surface, surtout sur les substrats limoneux. Dès que la terre aura séché, cassez au moyen d’un sarcloir ou d’une binette cette croûte dite de « battance » afin de permettre aux racines de respirer convenablement.
Enfin, pour se prémunir d’une autre éventuelle tempête de grêle destructrice pour vos jardins potagers, les filets de protection à placer au-dessus des plates-bandes vous permettront de préserver vos prochaines récoltes : c’est ce que j’avais d’ailleurs fait moi-même, heureusement. En effet, à part la rhubarbe et deux salades qui n’étaient pas abritées et qui ont été déchiquetées, tous mes autres légumes ont été épargnés…