Pied au plancher avec frein à main bloqué au Gymkhana de Perly

Perly a senti les moteurs vrombir le week-end des 16 et 17 août. Le gymkhana de la commune s’y est déroulé sous un soleil de plomb dans la plaine de l’Aire, sur la route de Base. Gymkhana? C’est le terme consacré pour définir un circuit dans un champ où l’on affronte virages, chicanes et autres lignes droite le pied au plancher donc le plus vite possible. C’est chronométré.

Organisée par l’amicale des sapeurs-pompiers de Perly-Certoux, la compétition qui en est à sa 16e édition, a attiré un public bigarré, amateur de moteurs en surchauffe, de pneus qui crissent et mottes de terre qui voltigent en l’air. «Le Gymkhana reste une manifestation très pointue. Il s’agit d’un public de passionnés, souvent des garagistes et leurs familles», explique Mauro Tessari, président du comité d’organisation et capitaine de la compagnie des pompiers volontaires de Perly-Certoux.

De leur côté, les voitures qui participent au concours sont toutes destinées à la démolition. Retapées au minimum, afin qu’elles «tiennent le week-end», elles sont également allégées par les organisateurs avant la manifestation. Leur moteur sera mis à rude épreuve sur les 700 mètres du parcours sur terre, criblé de virages secs, de giratoires et autres paraboles, qu’il faut traverser le plus rapidement possible. «Il est rare qu’un pilote passe la deuxième vitesse sur le parcours, et on fait entre 300 et 450 passages sur le terrain par année. Le temps moyen est d’une minute, soit environ 25 à 35 km/h en moyenne, mais les moteurs tournent à fond», dit Mauro Tessari. Autant dire que le champ est bien labouré à la fin du week-end de Gymkhana. «Si trois voitures sur les quinze que l’on prête sont encore en état de rouler le dimanche soir, c’est beaucoup» ajoute le pompier.

Virage à 90 degrés

A la vue des véhicules évoluant sur le parcours, Jean-Pierre, venu pour tester sa dextérité au volant laisse rapidement tomber, il ne roulera pas: «Je finirais immédiatement dans le décors… trente mètres après le départ, il faut déjà braquer à droite à 90 degrés en étant à fond sur les gaz. Il faut être un pro pour venir conduire ici…» Pourtant la manifestation est ouverte à tous et les organisateurs ne rigolent pas avec la sécurité: chacun est casqué et sanglé et une distance de 15 mètres sépare le public du circuit. Au final pas de bobos, mais deux véhicules qui ont fait un tonneau.

Cinq catégories

Cinq catégories ont participé à la manifestation: les véhicules privés (homme et femmes) dont les conducteurs s’équipent eux-mêmes et dont les voitures sont «gonflées»; les véhicules prêtés (homme et femme), mis à disposition pour le week-end et les quads. Chaque équipe consiste en un conducteur et un freineur, sauf pour les Quads. Le vainqueur de cette dernière catégorie samedi était BatIso et dimanche Maxime Galinier. Jessica et Laurent ont gagné la catégorie Privé femme, David et Alex privé homme puis dans les véhicules prêtés Les touristes Perard ont été premiers chez les hommes et Loup Blanc et Heidi chez les femmes. A tout cela s’ajoute la bonne humeur, un loto avec à la clé un scooter à gagner et les inénarrables explications de Jean commentateur des courses. On se souvient de celle-ci: «ça passe bien dans la parabole pour l’instant c’est un sans-faute pour Jérémy et Thierry, la conduite est propre, ils passent maintenant le giratoire comme une coulée de lave à travers la forêt». Un vrai poète, ce Jean.