Une expo pour sensibiliser au déclin des abeilles sauvages

Après Lubjana, Urbanbees fait halte à Genève. Ouverte le 16 mars dernier, cette exposition se tient au Parc des Evaux, à Onex. Jusqu’au 5 avril, les visiteurs ont la possibilité de s’informer sur le déclin des abeilles sauvages et les conséquences sur notre vie quotidienne.

Elle visite nos jardins, vit en prairie, creuse son habitation dans des bûches: l’abeille sauvage qui aime vivre en solitaire est une redoutable polinisatrice. Deux-mille espèces de cette catégorie d’insectes en Europe, dont plus de 500 recensées en Suisse, sont aujourd’hui en plein dépeuplement. Leur diversité aussi est menacée. Ce déclin a des conséquences sur les productions agricoles, et par ricochet sur notre alimentation.

En effet, les récents résultats des études menées respectivement par les professeurs Lucas Garibaldi et Alexandra Klein, respectivement de l’Université de Rio Négro en Argentine et de l’Université de Lüneburg en Allemagne, démontrent que les abeilles sauvages sont meilleures polinisatrices que leurs consoeurs domestiques. Ce constat avait déjà été fait en 2006 à l’issue des études menées par une équipe des chercheurs au Pays-bas et au Royaume-Uni. «La forte diminution des abeilles est notamment due au bétonnage, à la pollution, aux pesticides et à l’extension des monocultures», s’indigne Max Huber, coordinateur de cette exposition.

Des hôtels et des présentoirs pour sensibiliser

Dans une des salles du restaurant des Evaux, sont posés des présentoirs, des cadres entomologiques, des écrans, des répliques d’abeilles à taille humaine. Le tout, pour expliquer le cycle de vie de l’abeille sauvage, son alimentation, son type d’habitat. Mais, à coté des présentoirs, des jeux. Max Huber joue tout en me répondant aux questions: «Si l’abeille sauvage disparaissait, chez Mac Donald, il ne resterait  que le pain.»

A l’extérieur, trois types d’aménagements ont été installés afin d’étudier les abeilles, leur diversité et leur abondance. Deux hôtels plantés renferment des bûches percées, tiges creusées, tiges à moelle tendre et terre sèche. A l’opposé, trois carrés remplis d’un mélange de terre, de sable ou d’argile réservés à la majorité des abeilles sauvages nichant dans les  sols. Au milieu, un muret de pierres sèches monté en spiral réchauffe et assèche la terre. Ce qui favorise les plants aromatiques qui fournissent du nectar et du pollen pour l’abeille.

 Elèves, curieux et passionnés d’apiculture

«Pour l’instant l’exposition reçoit plusieurs élèves d’école, des curieux et ceux qui entretiennent des ruchers sur leurs balcons», déclare Pierre Marc-Anthony qui assure l’accueil. Financé par le Conseil de l’Europe à hauteur de 85’000 Euros, l’exposition Urbanbees (NDLR : étape Suisse) est partie de Lubjana pour atterrir à Genève. Elle continuera à Bruxelles, avant de mettre le cap sur l’Irlande dans les tous prochains jours. «Mais, la lutte pour la sauvegarde et l’abondance de l’abeille sauvage n’est pas synonyme de l’oubli de sa congénère»,  l’abeille domestique, rappelle Max Huber.

www.urbanbees.eu