La Commune de Chêne-Bougeries a eu l’idée d’exposer les œuvres d’art de ses habitants. Message reçu par les administrés, qui voient 40 de leurs tableaux accrochés à l’espace du Nouveau Vallon
La pratique n’est pas commune. Mais Chêne-Bougeries a eu l’idée de solliciter ses habitants afin de dégoter des peintures, tapies entre les salons, les caves ou les greniers, puis de les présenter au public. Un appel aux propriétaires d’œuvres d’art a donc été lancé à travers le journal local Le Chênois en juin 2013, pour aboutir à l’exposition actuelle qui se tient à l’espace Nouveau Vallon. Le paysage genevois présente des œuvres originales et privées appartenant aux communiers de Chêne-Bougeries. Et pas des moindres. Parmi les toiles exposées, jusqu’au 30 mars, on peut admirer des Castan, un Hans Erni, des tableaux des frères Gustave et Gabriel de Chambon, ou encore d’Albert Schmidt, un élève de Ferdinand Hodler.
Réponses positives
«On savait que nous avions quelques gros collectionneurs dans la commune, explique Laurence Borcard-Bovet, chargée des Affaires culturelles, donc pourquoi ne pas faire appel à eux et à d’autres pour leur demander de nous prêter des peintures et de les exposer?»
Des vues de Genève
Les réponses positives n’ont pas tardé à arriver en masse sur les bureaux de la Commission pour la culture, à l’origine du projet. Sans thématique prédéfinie, l’appel aux citoyens de Chêne-Bougeries a rapidement révélé une production majoritairement locale. «Nous sommes allés chez les habitants pour admirer leurs tableaux, dit Laurence Borcard. Et comme leurs peintures avaient principalement pour matière Genève ou la commune, la thématique de notre future exposition était toute trouvée! C’est formidable de pouvoir présenter des vues de Genève que des habitants nous ont prêtées. Eux aussi sont ravis de montrer leur patrimoine.»
Un choix difficile
Il fallait dès lors procéder à un choix parmi les 80 toiles à disposition. Un groupe de travail a été constitué au sein de la Commission de la culture, mais rapidement dépassée par l’ampleur de la tâche, cette dernière a fait appel à une spécialiste. Nathalie Hug, commissaire de l’exposition et fraîchement diplômée en histoire de l’art à l’Université de Genève, s’y est attelée au pied levé. C’était une première pour cette spécialiste du XVIIIe siècle en Angleterre, dont elle a fait son sujet de mémoire: «J’ai expliqué aux membres de la commission ce qui me semblait le plus intéressant parmi les œuvres choisies, dit-elle. Après, je n’ai eu que trois semaines pour organiser l’exposition. C’était un joli défi à relever en si peu de temps. Autant dire que mes nuits ont été courtes. Mais tout s’est très bien passé.»
Sans être une spécialiste de la représentation du paysage genevois dans la peinture, la nouvelle commissaire d’exposition s’est beaucoup documentée pour ce travail, notamment auprès de Frédéric Helsig, de l’Université de Genève. Variété des époques, des techniques ou des auteurs, l’affaire n’était pas si simple. D’autant que certains propriétaires d’œuvres ne savaient même pas qui en était l’auteur. Mission réussie pour la commissaire d’exposition, dont c’est le premier job.
«Exposition collective d’œuvres privées: le paysage genevois », espace Nouveau Vallon, route du Vallon 8. Ouvert du lundi au vendredi de 15 h à 20 h. Le samedi et le dimanche de 11 h à 17 h .
