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Aux Nations, un apéro entre collégiens se transforme en festival de musique

Aux Nations, un apéro entre collégiens se transforme en festival de musique

Vendredi 10 mai, plusieurs centaines de jeunes se sont réunis dans le parc Rigot, derrière le Collège Sismondi, pour la deuxième édition du Festitaule. Festival d’un soir organisé par des élèves, il a connu un franc succès cette année. Malgré cela, le bilan est contrasté.

Tout est parti d’un apéro un vendredi. Quelques élèves avaient pris l’habitude de se rendre dans le parc Rigot, dans le quartier des Nations, pour se retrouver avant la Critical Mass, ou simplement fêter le début du week-end au soleil. Ce parc, qui était d’ores et déjà le théâtre de manifestations telles l’annuelle Fête des Matus ou des Olympiades de la Bière, se vit alors petit à petit colonisé par les « Franc-mineurs » (et non pas « Big Tauliens », comme on peut l’entendre souvent).

Big Taule tous les vendredis

Le nom peut faire peur. Mais nuançons-le, il ne s’agit pas vraiment d’une grosse biture, mais d’un rassemblement hebdomadaire de collégiens qui, couchés dans l’herbe une PG à la main (la bière prix-garantie de la Coop, devenue véritable emblème de cet apéro), profitent des premiers instants de liberté de leur week-end. Ce petit groupe s’est peu à peu agrandi, devenant connu même des profs et des élèves des autres collèges. On peut également voir régulièrement des affiches placardées sur les murs de Sismondi, qui invitent les élèves à venir dans le parc après les cours, se moquant gentiment au passage de la réticence du « Sergent Garcia » (un des doyens) face à cet apéro. La Big Taule devient un véritable un lieu de rencontre pour les Sismondiens.

Tout s’organise de plus en plus au fil du temps. Ces petits apéros, qui s’officialisent et prennent leur nom en 2010, se transforment : des fauteuils sont installés sous les arbres, on investit dans un sound system et le nombre de participants est sans cesse grandissant. Tout cela se déroule sous la coupe du Komitaule. Ce comité a été créé pour répondre au besoin d’organisation qui se dessinait : « On a voulu faire des trucs plus stylés : Big Taules à thème, achat d’une génératrice…. On a commencé à mettre un minimum de règles pour que ça se passe bien et pour que ça soit un peu plus original », explique Tschani, membre actif du Komitaule. Et, de fil en aiguille,on pense à un festival.

« C’était juste une idée comme ça »

C’est l’année passée qu’est né le Festitaule. L’idée a germé dans la cafétéria du collège : « Ça fait un moment qu’on pensait que ça serait cool de faire un festival. C’était juste une idée comme ça », me renseigne Yoann, un des organisateurs. Lors d’une Big Taule, un groupe d’élèves du collège donne un concert sur des palettes posées à même le sol. Cela leur permet de se faire une idée du concept. « A Genève, on manque cruellement de lieux pour sortir, surtout si notre budget est serré. C’est une des raisons qui nous a donné l’envie de créer un festival gratuit, sans but lucratif et afin de promouvoir des artistes locaux, tous styles confondus. Avec ce concert, on a vu que c’était possible, que c’était réalisable. On s’est dit « On le fait ! » », me raconte Jeremy, un des membres fondateurs du Komitaule. Et petit à petit, les choses se mettent en place : ils se procurent le matériel et font marcher leurs contacts pour trouver les artistes.

« On n’avait pas tout calculé, mais on a lancé le truc, on a fait de la pub, et voilà ! », ajoute Tschani. Premier essai pour ces organisateurs. Tout ne s’est pas déroulé selon leur désir. Ils ont regretté notamment le manque de lumière : les quelques spots étant braqués sur les platines, le parc est resté plongé dans l’ombre. Et l’obscurité a encouragé certains débordements : bastons, tentative de vol de la caisse…

2013, année de Kim Jong-un

Pour la deuxième édition du festival, le Komitaule a tiré profit de ses erreurs passées. Plus d’organisation (à noter la présence d’Hamburger Foundation pour lutter contre le petit creux du milieu de la nuit), plus de bénévoles, plus de sécurité… Et surtout, un plus gros budget. Mais pas de subventions ni de récolte de fond, rien que de l’autofinancement : ce budget, ce sont les organisateurs qui le mettent ! « C’était un plus gros budget parce qu’on était prêts à mettre plus de thune. Quand on te dit que tu vas mettre 1’500 balles dans un truc que tu ne sais pas si ça va marcher, ça fait un peu peur. Mais il y avait l’envie. », commente Yoann.

Le programme, imprimé sur un gros plan du visage de Kim Jong-un, est bientôt placardé partout. Pourquoi cette affiche, qui a fait froncé les sourcils de plus d’un? Ils plaisantent : « Les affiches de la Big Taule ont toujours été provocatrices. Et Kim Jong, c’était un peu son année donc on veut lui rendre hommage ! »

Sur l’événement Facebook, les invités confirmés étaient plus de 700. Jeremy estime que sur place, environ mille personnes leur ont rendus visite, avec un pic vers 10h30, lors du passage de KoQa. Bonne surprise, la pluie était aux abonnés absents, mais les chaussures des fêtards se rappelleront longtemps de la boue collante du parc. Et malgré cela, les gens se pressaient autour des enceintes.

Police, machine perdue et déficit

Mais le son des basses n’a visiblement pas plu à tout le monde. Des plaintes pour tapage nocturne ont été déposées par les immeubles environnants. « Ils ont dit qu’on nous entendait jusqu’aux Avanchets », raconte Tschani, qui juge cela exagéré. La police s’incruste comme invitée surprise et demande de baisser le volume. Ordre aussitôt exécuté, mais cela, n’est apparemment pas suffisant car elle revient immédiatement pour arrêter la fête. Malgré les autorisations jusqu’à 3h du matin, le Festitaule est amputé d’une demi-heure !

Dès le lendemain, le bilan se dresse. Sur le mur Facebook de l’événement, entre les remerciements, ils sont quelques-uns à déplorer la perte de téléphones, sacs ou trottinettes. Ce genre de vol n’est malheureusement pas nouveau lors des fêtes sismondiennes, l’obscuritér et l’alcool rendant la tâche des malhonnêtes plus aisée. Certains collégiens tentent même de faire appel à la clémence de ceux qui ont subtilisé leurs biens…

Du côté du Komitaule, on serre aussi les dents. Une machine à fumée a disparu. Volée sans doute.A rajouter à la liste des déficits, qui fait déjà mal à ceux qui ont pris la responsabilité d’investir personnellement dans le projet, ceux sans qui la fête n’aurait pas eu lieu. Mais malgré cela, ils sont satisfaits : « Les dégâts sont vraiment minimes par rapport à l’année passée. Je crois qu’il n’y a eu aucun blessé. Aucun gros problème, juste des petites dégradations. », souligne Jeremy. Les poches trouées mais fiers d’avoir organisé une bonne soirée, les Franc-mineurs vous donnent rendez-vous l’année prochaine !

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Photo du profil de Anouk Pernet
Avec une carrière de journaliste dans ses projets futurs, la benjamine des reporters de quartier fait ses premiers pas de reporter chez elle, à Versoix. La mission de cette étudiante en sociologie : tisser des liens avec ses voisins, relayer l’information de sa commune en ciblant particulièrement les plus jeunes «qui ne se connaissent pas forcément, au contraire des générations précédentes. »

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