
Après avoir testé le concept dans son quartier, un «artiviste» disposera dix caissettes en ville de Genève. L’objectif: créer de nouvelles relations de voisinage grâce au troc d’objets en tout genre.
Donnez quelque chose, prenez quelque chose. Le principe est trivial. Une caissette à journaux recyclée posée à l’angle des rues Sillem et du Clos, aux Eaux-Vives. Et voilà. Servez-vous et n’oubliez pas de laisser un objet qui vous appartient. Lundi, une série de magazine de design et des romans attendaient de nouveaux propriétaires. Auparavant, un cuit-oeuf, des jouets et, bien-sûr, des CD et cassettes composaient le trésor à partager entre voisins.
Aujourd’hui, les habitants des Eaux-Vives se sont approprié la boîte. Alors Dan Acher, celui qui l’a installée en juin 2011 au bas de son immeuble, étend le concept. Dès demain, dix boîtes d’échange seront installées dans autant de rues en ville de Genève. Celui qui se définit comme un «artiviste» a consolidé le projet, obtenu le soutien des autorités et mobilisé dix artistes locaux pour décorer les caissettes rachetées à l’éditeur d’un quotidien gratuit disparu
Organiser les échanges
C’est qu’il sait s’y prendre le jeune quadragénaire pour rassembler du monde: CinéTransat, c’est lui. Tout comme les vingt pianos mis à disposition des Genevois l’été dernier. Son credo: «créer des situations avec des concepts simples, faire vivre les rues, encourager les échanges, les rencontres. Tous nos projets, vont dans ce sens», dit-il au sujet de Tako, l’association créée pour chapeauter ces événements.
Le concept rappelle les librairies gratuites de quartier qui se développent aux Etats-Unis. Mais c’est simplement en se débarrassant des objets dont il n’avait plus besoin que le résident des Eaux-Vives a imaginé la boîte d’échange entre voisins. «J’observais les passants s’approprier les objets dans ma rue. Alors je me suis demandé comment organiser cela pour permettre à chacun de participer.»
Rues populaires
Les sceptiques demandent d’emblée: «Cette boîte, n’est-elle jamais pillée, vandalisée, renversée ou même séquestrée?» L’expérience menée aux Eaux-Vives depuis plus d’un an fait figure de réponse. «Son contenu change intégralement une, voire deux fois par jour. Des gens du quartier viennent même la nettoyer, insiste Dan Acher. Et la notion de vol ne s’applique pas. Si quelqu’un emporte tous les objets de la boîte, d’autres gens viendront la remplir. Cela fait partie du projet.» Quant à la valeur des biens, n’a-t-elle pas tendance à fondre avec le temps? «Bien entendu, certains partent plus vite que d’autres. Je me souviens d’un livre de comptabilité allemande datant de 1968 qui est resté quelques semaines», sourit-il.
Ainsi, les dix boîtes d’échange parsemées dans les rues s’inscrivent comme le prochain défi de «l’artiviste» et sa bande. A l’image des rues Lamartine (Servette), Jean Violette (Plainpalais) ou du Vélodrome (Jonction), des quartiers populaires ont été privilégiés.
Enfin, la démarche se veut artistique. Elle sera largement relayée sur les réseaux sociaux et un site Internet invitant chacun à partager les photos de ses trouvailles sera mis en ligne jeudi.
Les emplacements des boîtes, dès le 20 décembre!
Grottes, Rue du Midi
Servette, Rue Lamartine
St-Jean, Rue Confessions (angle Rue Beuret)
Délices, Angle Rue Amiel – Rue des Délices
Pâquis, Rue du Môle
Pâquis, rue Ancien-Port 10-12
Eaux-Vives, Rue Cordiers (angle rue Vollandes)
Plainpalais, Rue Jean-Violette (no 28-30)
Plainpalais, Rue Carl-Vogt (angle rue Patru)
Jonction, Rue du Vélodrome
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