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Les femmes congolaises crient leur colère à l’ONU

Les femmes congolaises crient leur colère à l’ONU

A l’occasion de la 55ème session du comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes qui se tient à l’ONU jusqu’au 25 juillet, la Ligue Nationale des Associations Autochtones Pygmées du Congo (LINAPYCO) en partenariat avec Women International League for Peace and Freedom (WILPF) et World Young Women’s Christian Association (WYWCA) a organisé une manifestation « Spécial RDC », le 09 juillet dernier. Des femmes congolaises ont ainsi dénoncé les formes de discrimination et les violences sexuelles dont sont victimes leurs congénères en RDC. Elles souhaitent que tout ceci cesse.

Pour faire peur à sa victime et passer à l’acte, les agresseurs utilisent dans la plupart des cas des armes légères. Dans les zones de conflits en RDC l’utilisation des armes de petit calibre est devenue un argument redoutable pour commettre des violences sexuelles à l’égard des femmes. «Il y a trop de résolutions, nous voulons maintenant des actions concrètes sur le terrain », a déclaré la Congolaise Annie Matundu Mbambi, présidente du Women International League for Peace and Freedom/RDC. La porosité des frontières de ce pays facilite le trafic illicite d’armes. L’activiste des droits de la femme a aussi salué le traité du commerce d’armes que son pays vient de signer, mais souhaite que celui-ci soit ratifié et respecté par tous. Présent à cette manifestation, Sébastien Mutomb, chargée d’affaires ad interim de la RDC en Suisse a fait sien ce souhait.

Discrimination de la femme

Priscillia Magamba, de la World Young Women’s Christian Association, a parlé de la discrimination de la jeune femme congolaise dans les milieux rural et urbain, même dans la plus petite cellule sociale, la famille. Elle est chargée de la sensibilisation et l’accompagnement des survivantes des violences sexuelles. La congolaise de 22 ans a notamment révélé des pratiques ignobles dans l’éducation: «Parfois des faveurs sexuelles sont exigées aux étudiantes par des professeurs pour réussir leurs examens»

Parmi les intervenantes, une Burundaise. Imelde Sabushimike de l’association «Unissons-nous pour la promotion des Batwa» qui a remplacé la Congolaise Jacqueline Faida dont le vol a été retardé à Kinshasa. Elle a lu le discours de cette dernière. «La femme autochtone du Burundi  n’a pas droit à l’éducation et à la justice. Elle est mise à l’écart de l’évolution de la société. On nous a chassés des forêts pourtant nous vivons de la chasse, la cueillette et la pêche » a-t-elle dit.

En effet, les peuples autochtones de la RDC connaissent les mêmes formes de discrimination que les burundaises. «En RDC, les premières victimes des violences sexuelles sont les femmes pygmées parce qu’elles vivent dans des forêts envahies par des bandes armées», a fait savoir Joseph Itongwa, du Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion durable des Ecosystèmes Forestier de la RDC. Delphine Brun qui a travaillé dans l’humanitaire en RDC a parlé de son expérience en soulignant l’influence de la discrimination économique sur les violences sexuelles.

Des réactions et des recommandations

Au cours de cette conférence organisée avec l’aide de la France, du Canada et du Royaume Uni, plusieurs réactions ont été enregistrées dans l’assistance. Les unes ont souligné la langue de bois utilisé par le gouvernement congolais, les autres ont vivement interpelé la communauté internationale. En définitive, des recommandations ont été formulées. Toutes convergent vers l’élimination des discriminations et la cessation des conflits en RDC.

Par Anderson Makedi et Luyindula Ngimbi

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Onésien depuis peu et père de trois enfants, Anderson Makedi a plein d’histoires à raconter. Né au Congo Brazzaville, diplômé en journalisme, il est le correspondant de la radio Africa N°1 après avoir travaillé pour la télévision nationale. Aujourd’hui, il anime un site destiné à la communauté congolaise, s’engage au sein de la paroisse protestante d’Onex et se passionne de tout. «L’information de proximité a une vraie valeur», affirme-t-il avec conviction.

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