Samedi 4 octobre en fin de matinée, au Labo-cité on projette sur grand écran un drôle de poème. Labo-cité, c’est un espace dédié à l’art numérique, au rez-de-chaussée de la Bibliothèque de la cité qui est actuellement en travaux. Son objectif : devenir « un lieu d’échange et de réflexion autour des nouvelles pratiques digitales et de leur impact sur la lecture, l’écriture et l’accès à la connaissance », comme il est indiqué sur son site internet. Mais aujourd’hui, le laboratoire éphémère (dont l’existence est planifiée jusqu’en mai 2015), s’allie à la manifestation culturelle du week-end : Poésie en ville.
Sur place, j’échange quelques mots avec Florent Dufaux, bibliothécaire responsable de l’espace susmentionné, sur le projet du jour : un poème collectif sur Twitter. L’idée est venue aux organisateurs du fait qu’on peut imaginer un certain antagonisme entre la poésie et le numérique. Le réseau social Twitter, est sans doute considéré par beaucoup comme froid, très moderne et de ce fait peut-être inconciliable avec l’art de la poésie, délicat, pour lequel le choix des mots doit être minutieusement pesé…
A 10h00 du matin donc, démarrage de l’oeuvre collective par un vers de Sylvain Thévoz, poète bien connu dans la sphère littéraire genevoise. « Le corps le je est un poème à lui tout seul. Gloire aux tribus aux peaux tannées et paroles murmurées ».
Que répondre à cela ?! Il est 11h30, trois ou quatre personnes participent et se répondent à intervalles réguliers toutes les une ou deux minutes. Un poème déjà dynamique pour une heure aussi matinale, on en est déjà à une cinquantaine de vers/ twitts, et peut assister à un résultat effectivement poétique, inventif, malgré les arobases et ashtags qui essaiment les envolées lyriques. Comme quoi, les deux ne sont pas complètement antinomiques.
