
Les touristes en visite à l’Hôtel de Ville pour en admirer l’architecture n’en croient pas leurs yeux : carrosserie criblée de balles, pare-chocs arraché, vitres cassées, l’ambulance qui trône dans la cour semble tout droit sortie d’une scène de guerre. Et c’est bien un peu de cela qu’il s’agit.
Cette réplique grandeur nature d’un véhicule de la Croix-Rouge révèle les difficultés rencontrées par le personnel sanitaire et les acteurs humanitaires sur le terrain. Cette ambulance fait en effet partie d’une campagne mondiale organisée par le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur Les soins de santé en danger.
Mais que fait un tel véhicule dans ce haut lieu de l’autorité cantonale ? Me direz-vous, peut-être. Il se trouve que l’Hôtel de Ville abrite une salle célèbre pour le traité qui y a été signé : la salle de l’Alabama. C’est là que la Première Convention de Genève a pris effet, il y a 150 ans. Ce document – qui pose les bases du droit international humanitaire et de la Croix-Rouge – amène pour la première fois la notion de neutralité pour le personnel sanitaire, ses ambulances et ses hôpitaux. Une neutralité qui mériterait d’être mieux respectée, à en juger par l’ambulance exposée à l’Hôtel de Ville jusqu’à la fin de la semaine prochaine.