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Des panneaux blancs recouverts… de poésie

photo: Emmanuel Deonna photo: Emmanuel Deonna photo: Emmanuel Deonna photo: Emmanuel Deonna A la rue de Carouge.  photo: Maryelle Budry
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A la rue de Carouge. photo: Maryelle Budry

Des petits coins d’art et de gribouillage spontané ont éclos sur les panneaux publicitaires recouverts de grandes pages blanches. Les Genevois se les sont réappropriés avec délectation

Dès ce lundi 9 janvier, toute la vie sociale, culturelle, politique recommence. Les engagements, les devoirs, le travail, l’école, la vie sérieuse et routinière. Ne restera-t-il rien de cette période de Fêtes et de libertés un peu folles? Retrouverons-nous la publicité commerciale à chaque coin de rue ou verrons-nous encore sur les panneaux de la Ville de Genève ces petits coins d’art ou de gribouillage spontané?

Tout début janvier, des articles dans les quotidiens et sur Facebook m’interpellent: des panneaux publicitaires ne sont plus recouverts d’affiches commerciales, mais de grandes pages blanches que des habitants se sont appropriées. Vous qui étiez partis à la montagne ou à l’autre bout du monde durant cette période, courez sur Facebook voir le site créé par Emmanuel Deonna pour l’occasion, «Genève sans publicité», ou sur le blog du 7 janvier d’Haykel Ezzeddine sur www.tdg.ch, «Une semaine sans affichage publicitaire, quel bonheur!», avec 117 excellentes photos. De véritables artistes, comme Charles Drawin, ou de simples péquins se sont déchaînés avec leurs markers ou leurs couleurs.

Sur la commune de Carouge, rien de changé avec la Société générale d’affichage, j’ai donc franchi l’Arve et suis allée voir les affiches dans le quartier de Plainpalais… En fait, la Ville n’était pas métamorphosée comme je l’espérais. Il y avait encore beaucoup d’affiches, mais annonciatrices d’événements culturels, celles qui renseignent sans bourrage de crâne. Il fallait chercher les œuvres citoyennes et les espaces vierges, mais il y en avait! Cela me démangeait trop, j’ai acheté un gros marker et sur un panneau blanc de la rue de Carouge, j’ai écrit avec jubilation, mais avec des doigts malhabiles engourdis de froid: «Liberté, j’écris ton nom.» En 1942, Paul Eluard affrontait les forces d’occupation avec ses mots… Moi je pensais à la période où j’ai milité dans un petit groupe déterminé, Hapuse pour Halte à la publicité sexiste! Nous allions protester par des inscriptions sur les affiches de sous-vêtements et d’automobiles, la nuit, avec plusieurs guetteurs, craignant la police ou le citoyen bien-pensant qui nous dénoncerait.

Or, en ce début janvier, non seulement il n’y avait aucune crainte à avoir, mais un magistrat de la Ville s’était même exprimé à la télévision pour trouver cette réappropriation de l’espace public «géniale»! C’est donc sereinement, en plein jour, en pleine ville, que j’ai pu louer la Liberté…

Sur Facebook, vous pourrez signer la pétition pour une semaine par an de liberté sans publicité (un peu minimaliste comme revendication!).

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