Rue des Rois, Cimetière des Rois… pourquoi honorer des Rois dans la plus ancienne république européenne ? Et en plus, à la Jonction, quartier toujours populaire, anciennement ouvrier ? Il suffit de chercher et ce que je découvre est assez ahurissant. Depuis toujours, Genève, petite ville riche et indépendante, veillait à sa garde. Et les habitants qui s’exerçaient à bien tirer contre les ennemis éventuels peu à peu y prirent goût pour le simple plaisir de viser juste. Dès le Moyen-Age, ils étaient armés de très lourds fusils, appelés coulouvrines, maniés par des coulouvriniers… On s’en souvient à la Rue et au Pont de la Coulouvrenière. Ils s’exerçaient dans cette zone éloignée du centre ville. Ou plus loin dans la campagne, proche du Cologny actuel, si l&rsquo...
Carouge change énormément ces temps-ci et changera encore avec l’urbanisation du CEVA, plus si lointaine… Deux exemples : Dans le secteur Est, tout proche du centre de la ville ancienne, la Cité Léopard et l’îlot des Menuisiers sont promis à la démolition tout prochainement. Pour faire place à un complexe immobilier de 200 appartements, contre 140 actuellement à la Cité Léopard et un immeuble de 150 appartements contre quelques quatre ou cinq entreprises artisanales de menuiserie. Les travaux ont certainement été retardés par la volonté des associations des habitant-e-s de freiner les expulsions et de revendiquer des relocations acceptables pour chaque famille. Grâce à leur mobilisation, la Commune et la société propriétaire SUVA tirent maintenant à la même corde et ont engagé un modérateu...
A l’occasion du cinquantième anniversaire des événements de mai 68, notre consoeur de Signé Genève, Maryelle Budry, sort deux ouvrages traitant de cette période de bouleversement sociétal. Le premier Mai 68 et après ? recueille les récits d’une vingtaine de genevois et genevoises engagés. Ayant elle-même vécu intensément cette période de grands chamboulements, Maryelle Budry a souhaité que soit évoquée, par l’intermédiaire de témoignages personnels, l’extraordinaire vitalité d’une jeunesse qui rejetait les modèles sociétaux et politiques établis pour se lancer dans l’exploration de nouveaux modes de vie et de penser. Le second ouvrage, K-Squat-Balade, est entièrement de la plume de Maryelle Budry. Il se présente sous la forme de dix promenades dans la Genève alternative, passée et présente...
Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Maryelle Budry, son humanité et son franc-parler liés à une grande ouverture d’esprit m’ont immédiatement conquise. J’étais loin de me douter que la belle chevelure blanche et la douce voix de ma collègue de Signé Genève cachait une ardente féministe et une ancienne des Kommunes, ces communautés nées de mai 68. Portrait d’une soixante-huitarde engagée. Ainsi qu’elle me le raconte, sa famille franco–genevoise arrive à Genève dans le quartier populaire de Châtelaine en 1947. Elle a alors cinq ans. Son père ayant des problèmes de santé, c’est sa mère qui fait vivre la famille. Après l’Ecole supérieure de jeunes filles au Collège Voltaire, la jeune Maryelle entreprend des études de psychologie à l’université de Genève. Elle se rêve journaliste à une...