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Les Africains de Genève ont vécu avec ferveur la CAN 2013

Les Africains de Genève ont vécu avec ferveur la CAN 2013

«Loin des yeux, près du cœur», dit-on. Les Africains de Genève ont vibré comme jamais devant leurs téléviseurs pour suivre la grand messe du football africain. Débutée le 20 janvier, la 29ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations a pris fin le 10 février dernier avec le sacre du Nigeria face au Burkina-Faso, le pays des hommes intègres.

La fièvre du ballon rond s’est emparée des amateurs de foot africains de Genève. Maillots, drapeaux, T-shirts, et autres produits dérivés ont pavoisé lors de la phase finale de la CAN 2013. Du 20 janvier au 10 février 2013, tous les yeux étaient tournés vers l’Afrique du Sud où seize nations africaines ont rivalisé pour rafler le trophée mis en jeu.

A l’exception du Cameroun et de l’Egypte, tous les cadors du continent ont répondu présents. Fiers de leurs équipes nationales, les supporters africains aiment vibrer et partager leur passion du ballon rond entre amis, voire même avec la famille. «Bien que nous soyons loin de notre pays, le foot permet à ce que nous puissions partager la joie de notre équipe nationale au même moment que nos frères et sœurs restés au pays», confie un ressortissant Burkinabé après la finale.

Malgré les conflits armés dans certains pays tels que la République Démocratique du Congo et le Mali, le football arrive à prendre le dessus, le temps d’une compétition. Si la CAN n’a rien à envier à la la prestigieuse et populaire Coupe d’Europe des nations, elle sait aussi faire recette auprès de certains cafés et bars genevois. Elle attire un public aussi large que diversifié. On y voit notamment des ressortissants européens se réunir autour d’un pot pour suivre cette compétition.

La CAN en famille

Certains férus du ballon rond vivent ces joutes en famille. «Je me suis pris de passion pour l’équipe de la Côte d’Ivoire, le pays de ma femme. Je regarde les matches avec le maillot des Eléphants qui m’a été offert par ma belle famille lors de notre dernier voyage», lâche un suisse marié à une ivoirienne et vivant à Vernier.

Ils sont moins nombreux que les européens, mais les amateurs africains du ballon rond savent exprimer leur plaisir du foot en organisant des soirées dans leurs salons. La famille Kayembe a aussi suivi son équipe favorite: la République Démocratique du Congo, de sa première rencontre contre le Ghana jusqu’à l’élimination de celle-ci après trois matches nuls. Vêtu de son maillot des «Léopards», Monsieur Kayembe avoue sa déception à l’issue du match contre le Mali: «Je suis déçu de voir le Congo quitter la compétition si tôt. L’attente était trop forte au vu du premier match. Les bons résultats ne pouvaient que donner du baume au cœur des millions de mes compatriotes en ce temps difficile que traverse le pays»

A Meyrin où réside la famille Domingo, de nationalité angolaise, le jour du match est aussi celui des retrouvailles. Il est 16h00, Monsieur Domingo enfile son maillot rouge et noir de Palancas Négras et attend tranquillement ses invités. Mais il est tout de suite rattrapé par les obligations familiales. A dix minutes du coup d’envoi, il doit aller chercher ses deux gamins à l’école. Mais rien ne pouvait entamer la détermination de ce fervent supporter qui veut suivre attentivement la troisième et dernière rencontre qui doit qualifier son pays. Bières, boissons sucrées, casse-croûtes, brochettes de viande et autres mets sont déjà servis. La famille et ses invités peuvent alors suivre le début du match. Dans la tension du début, l’hôte de la maison se lâche avec un brin d’émotion: «Ce genre de moments me rappelle le pays. Car j’ai vécu dans cette belle ambiance de communion les jours des matches dans les quartiers de Luanda. Et cela fait que je me sente en harmonie avec ceux restés en Angola.» Malheureusement, la défaite de ses favoris est venue refroidir les ardeurs avec, à la clé, une élimination précoce.

La Finale dans un pub

Si la plupart des Africains ont préféré rester au chaud en raison des températures très hivernales, certains plus courageux se sont rendus dans un grand pub de la place, le Mr Pickwick, pour suivre la fin de l’aventure de la CAN 2013. Au menu, la finale opposant le Nigeria double tenant du titre au néophyte, le Burkina Faso. Plusieurs ressortissants de diverses nationalités ont fait le déplacement pour vivre ensemble et dans la communion cette finale inattendue. Mais les plus visibles sont les supporters des étalons burkinabés, venus en nombre parés aux couleurs de leur équipe. Leur pays participe pour la toute première fois à une finale continentale. Rien ne pouvait donc empêcher ces burkinabés de venir soutenir leurs joueurs.

En dépit des performances exceptionnelles des Nigérians, les Etalons ne s’avouent pas vaincus. «Il est vrai que nous ne sommes pas favoris mais tout peut arriver dans une finale. Personne n’attendait les Etalons à ce stade de la compétition. Nous avons montré la solidarité, l’efficacité, surtout le talent et l’humilité dans cette cour des grands», explique un supporter de l’outsider. « Nous sommes confiants, le fait déjà d’en arriver là, pour nous c’est une grande victoire pour le pays», acquiesce un autre. «Nous sommes un petit pays, peu importe l’issue du match, nous sommes fièrs de nos étalons», ajoute un troisième.

Une organisation saluée

Au fil de la rencontre, la puissance, la maîtrise, surtout l’expérience de l’adversaire commence à se faire sentir. Ce qui devait arriver arriva, l’unique but inscrit par un jeune joueur scella le sort des Etalons. Le Nigeria remporte pour la troisième fois de son histoire la coupe d’Afrique des Nations. Si les Super Eagles peuvent jubiler d’autres Africains saluent la bonne organisation du pays hôte. «Nous sommes très fiers de notre continent et surtout de l’Afrique du Sud pour la qualité de ses infrastructures. L’histoire de cette cage affaissée n’est qu’une anecdote par rapport au black-out du Super Bowl (ndlr: finale du championnat de football américain). L’Afrique avance lentement mais sûrement et nous sommes confiants pour l’avenir de notre continent».

A l’issue de la 29ème édition le Nigeria succède donc à la Zambie. La prochaine édition aura lieu en 2015 au Maroc. Bien malin qui saura deviner le futur vainqueur !

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Photo du profil de Luyindula Ngimbi
La commune de Vernier est une mosaïque de quartiers. Luyindula en sait quelque chose, lui qui a vécu à Châtelaine, au Lignon et aux Tattes. Ce féru de médias suit actuellement un stage d’animateur socioculturel à la maison de quartier des Libellules. «Tous ces quartiers vivent, c’est l’occasion de les faire découvrir aux Genevois. »

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