Samedi, juste avant 13h00. Le parc des Bastions se réveille doucement. Côté Place Neuve, une dizaine de petites tentes blanches se dresse dans les allées du parc. Elles abritent des postes pour la journée du cyclocivisme, 3e édition, qui ouvrira officiellement ses portes dans cinq petites minutes. Personne ne semble bien pressé. Les organisateurs, munis d’un gilet fluo, mettent en place les derniers détails. Au programme de l’après-midi, un peu de théorie, des essais de vélos électriques, un gymkhana – sorte de parcours d’agilité en vélo – sur un carré d’herbe.
Plutôt adressée aux familles, le but de la manifestation est d’apprendre aux jeunes et aux moins jeunes à « adopter les bons comportements et à revoir les règles de sécurité sur la route » (site Internet de la ville de Genève), d’où le terme de cyclo-civisme. En effet, comment rouler sereinement sur la petite reine dans une ville comme Genève ?
Combien de fois en tant que cycliste je me suis énervée contre des scootéristes qui utilisaient « ma » piste cyclable ? Et combien de fois j’entends des piétons râler contre les cyclistes qui empruntent leur trottoir pour gagner quelques minutes ? C’est clair, en matière de civilité sur la route, il y a encore à faire… La journée du cyclocivisme est donc une initiative tout à fait louable. Mais est-ce qu’il ne s’agit que de rouler correctement dans la circulation et d’y trouver sa place ?
Des vélos disparaissent
Il y a une dizaine de jours, je buvais un verre avec des amis. L’un deux, David, venait de se faire voler son vélo : « Du coup, je suis allé récupérer un ancien vélo que j’avais prêté à mon frère. Il m’appelle et me dit : tu ne vas pas le croire, ton ancien vélo – accroché à un poteau dans la rue – s’est fait complètement défoncer ! » Julie, une copine, réplique : « C’est clair, je ne le laisse plus jamais le mien dans la rue. Tous les soirs, je le monte dans l’ascenseur et il reste dans mon studio la nuit ! »
Les vols et autres dépradations de vélos ne sont vraiment pas rares. La manifestation du parc des Bastions est une excellente initiative. Mais qui ne touchera certainement qu’un public assez restreint, surtout qu’il pleuvra tout l’après-midi. Une tranche de la population bien plus large que quelques familles prêtes à affronter l’humidité mériterait de se poser la question : c’est quoi le cyclocivisme ?
Rue de Carouge, 28.04.13, S. de Roguin
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- Une vision pas rare à Genève
