
Plainpalais. Quartier vivant s’il en est, on a plaisir en arpentant ses rues à se laisser charmer par les bistrots de quartier, les petites boutiques qui ont chacune leur caractère propre, l’ambiance qui se dégage des rencontres entre les passants, le marché sur la Plaine, etc. Mais il y a une chose qui fascine, c’est la quantité, sur un tronçon de la rue de Carouge relativement restreint, de boutiques de seconde main. Habits, jouets, livres, on trouve de tout. C’est à la fois étonnant, à une époque où la mentalité ambiante est plutôt celle de s’acheter l’objet dernier cri – que la publicité nous encourage par tous les moyens à acquérir – et à la fois rassurant.
Oui, il y a encore des gens (ou de nouveau des gens?) qui se contentent, et même plus, qui recherchent l’objet qui a déjà vécu. Par mesure d’économies certes, mais aussi sûrement parce qu’il y a une part de nous qui se lasse de cette injonction à consommer toujours plus, à avoir forcément le summum de la technologie, de l’esthétique ou de la rapidité. Alors on en revient à des valeurs plus saines, qui sont celles de l’échange, du partage, de la réutilisation. C’est un premier pas vers la décroissance, étape de civilisation qui nous guette au tournant…
En plus, ces boutiques qui vendent du « deuxième main » ajoutent à leur première bonne intention un deuxième volet, social : celui de travailler avec des personnes en rupture, pour leur redonner confiance en elles et les aider à se réintégrer au monde professionnel. On connaît bien souvent des organismes tels que la Croix-rouge genevoise, Caritas ou le CSP, mais il y en a d’autres, dont voici un exemple: