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Réchauffement climatique : pensons aussi aux toits végétalisés !

Joubarbe des toits au premier plan Joubarbe des toits Joubarbe des toits
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Joubarbe des toits au premier plan

Ces derniers jours on a pu lire dans la presse les différentes propositions « vertes » pour contrecarrer un tant soit peu la chaleur lors des périodes de canicule, qui semblent maintenant s’installer durablement dans nos villes chaque été. On a notamment évoqué la plantation d’arbres, un par jour, ce qui amènerait en effet une certaine fraîcheur dans nos espaces où le bitume est roi, non seulement par l’ombre qu’ils procurent mais également grâce au phénomène d’évapotranspiration.

Est-il encore nécessaire de rappeler l’importance de la végétation pour combattre les îlots de chaleur dans nos quartiers hyper bétonnés, filtrer l’air ou plus généralement favoriser le bien-être de la population ? Les Verts suggèrent donc de planter au moins un arbre par jour jusqu’en 2030 afin de passer de 21,1% à 30% de surfaces arborées : par ce biais, rafraîchir la ville pour permettre à tout le monde d’y vivre sainement et agréablement.

Cependant, il faudrait aussi penser à la végétalisation des toits plats : il y en aurait plus de 150 000 rien qu’à Genève, or seuls 7% sont végétalisés. Ceux-ci pourraient réellement bénéficier de cette technique de renaturation urbaine : si celle-ci permet non seulement d’abaisser la température en été, elle est à même de contribuer à une meilleure isolation thermique et acoustique des bâtiments, tout en embellissant ces surfaces peuplées de tuyaux, cheminées, grilles de ventilation et autres systèmes d’aération peu esthétiques.

Quand on voit en effet de quoi sont faites les toitures plates, souvent du béton brut, goudronné ou recouvert de gravier ou de dalles, on imagine que lorsque les rayons du soleil tapent toute la journée sur ces revêtements, ceux-ci emmagasinent une telle chaleur qu’ils restituent ensuite durant toute la nuit : de véritables étuves en pleine ville ! Ces différents toits seraient d’ailleurs également susceptibles d’accueillir des panneaux solaires. La végétalisation optimise même le rendement de ces installations, car il semblerait que dès 25° elles surchauffent : les plantes apporteraient donc de la fraîcheur et l’ombre des panneaux leur serait bénéfique.

A part sur les terrasses en attique qui sont prévues pour accueillir des bacs à plantes, conifères ou autres arbustes, il ne faudrait tout de même pas planter des arbres sur les toits plats : ceux-ci pourraient alourdir les structures et poser des problèmes avec leurs racines qui s’immisceraient dans les moindres fentes. Il faut plutôt penser à des plantes style « de rocaille » – supportant la chaleur comme le gel car elles sont rustiques – qui résistent par ailleurs à la sécheresse en se contentant d’une pluie à l’autre, du stratus automnal ou de la rosée matinale.

Parmi les nombreuses variétés qui se prêteraient à ce genre de plantations, plusieurs espèces issues des coteaux secs, des pierriers, des dalles rocheuses ou des prairies maigres, on trouve notamment une multitude de sédums (famille des plantes grasses, vivaces). Il y a également la joubarbe des toits, ou Sempervivum tectorum en latin, comme on peut la découvrir sur les images ci-dessus. Outre ses propriétés médicinales, on lui attribuait dans l’ancien temps le pouvoir d’éloigner la foudre : c’est peut-être l’une des raisons pour laquelle elles colonisent souvent les vieux murs de pierres sèches et les toits des villages d’altitude….

Ces différentes plantes grasses ne posent aucun problème d’étanchéité car leurs racines sont superficielles. Il n’y a donc pas de quoi craindre des infiltrations d’eau : le toit est déjà étanche, la végétalisation va le protéger et cela dédoublerait même sa durée de vie.

Enfin, on trouve aujourd’hui des mélanges de graines « Mélange Genève » actuellement disponibles auprès de producteurs qui garantissent des mélanges grainiers adaptés aux conditions du bassin genevois pour les toitures et ne comprenant pas de graminées.

Le Conseil d’Etat genevois encourage donc les toitures végétalisées, une motion a d’ailleurs été validée par le Grand Conseil.

Informations :
– Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA) DGAN – Service du paysage et des forêts, Programme Nature en ville, Rue des Battoirs 7 – 1205 Genève
– Terrasses Sans Frontières, Sentier des Saules, 1205 Genève

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Photo du profil de Jean-Pierre TAUXE
Décorateur de premier métier ; une expérience d'une année dans les coulisses du Cirque Knie pour écrire un premier livre ; formation d'éducateur sport et loisirs pour personnes en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation, puis de maître socio-professionnel à l'EESP de Lausanne.

Il reprend plus tard la responsabilité de l'Atelier d'Animation à l’Hôpital Beau-Séjour. En août 2013, il partait en préretraite après 23 ans de "bons et loyaux services". L’Atelier qu'il animait, cher aux patients hospitalisés qui bénéficiaient ainsi d'instants de loisirs et de moments de répit bénéfiques à leur moral, a été maintenu à 50% durant une année après son départ. Menacé de fermeture à cause de "projets institutionnels" et "mesures d'économies" aux HUG, ce centre a pourtant disparu en juillet 2014, avec le départ du second animateur à temps partiel. Les premiers articles de cette rubrique (numérotés) abordent le sujet.

Jean-Pierre Tauxe a alors publié un autre ouvrage, qui retrace ses deux décennies à la tête de l'espace de loisirs de Beau-Séjour : rétrospective d'événements exceptionnels, organisations socioculturelles originales, récits et anecdotes et également nombre de témoignages de patients.

Ce livre peut être commandé en laissant les cordonnées sur le site  http://jean-pierretauxe.wixsite.com/atelierdanimation  rubrique en bas de page "Plus d'Info".

1 commentaire

  1. Photo du profil de Jean-Pierre TAUXE

    Dans le même ordre d’idée, j’ai appris qu’à Utrecht, aux Pays-Bas, les toits de ses abribus ont été végétalisés dans le but de contribuer à la biodiversité, notamment pour aider les abeilles. Cette initiative insolite et écologique présente aussi d’autres avantages, comme ceux mentionnés dans mon article ci-dessus.

    Répondre

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