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Comment réagir en cas d’alerte générale

Intérieur d'un abri de protection civile © DR
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Intérieur d'un abri de protection civile © DR

Entretien avec Emmanuelle Lo Verso, secrétaire générale adjointe et responsable de la communication à l’OCPPAM.
Chaque année, le premier mercredi du mois de février et dans toute la Suisse, l’Office fédéral de la protection de la population effectue un test des sirènes de l’alarme générale mais aussi celle de l’alarme-eau pour vérifier leurs bons fonctionnements. Récemment, le discours de quelques minutes de Vladimir Poutine annonçant son invasion de l’Ukraine et menaçant de frappes nucléaires tout pays qui viendrait en aide à Kiev a affolé certaines personnes qui se sont ruées sur l’achat de pastilles d’iode et se sont posé la question de savoir que faire en cas de danger immédiat si l’alarme générale se met à sonner.

J’ai eu le plaisir d’interviewer Emmanuelle Lo Verso du Département de la sécurité de la population et de la santé et responsable de la communication de l’OCPPAM (Office cantonal de la protection de la population et des affaires militaires).

Il paraît qu’il existe deux alarmes avec un son différent? Comment les reconnaître?

L’alarme générale transmise par les sirènes est reconnaissable à son son oscillant continu. La diffusion du signal dure une minute et est répétée après une interruption de deux minutes. L’alarme-eau retentit seulement après le signal d’alarme générale. L’alarme-eau n’est utilisée que dans les zones menacées situées en dessous des barrages d’accumulation. Le signal consiste en une suite de douze sons graves continus de vingt secondes chacun, séparés les uns les autres par des intervalles de dix secondes.

Quel serait le signal sonore émis en cas de danger immédiat pour la population genevoise?

C’est systématiquement l’alarme générale qui va retentir en premier.

Et dans ce cas, comment réagir au signal national d’alerte, car on peut imaginer qu’en cas de crise grave, les réseaux téléphoniques, y compris internet, pourraient ne plus fonctionner? Alors que faire pour avoir des infos?

Dans les situations où internet ou les réseaux commerciaux et mobiles normaux ne fonctionnent plus, les informations des autorités continuent à être diffusées par les stations de radio SRG SSR, via DAB+ (radiodiffusion numérique) et via OUC (ondes ultracourtes). Si l’infrastructure de communication OUC de radio SRG SSR est tombée en panne ou si la population est invitée à se rendre dans les abris, les autorités peuvent recourir également à la radio d’urgence (IPCC, pour information par radio de la Confédération en situation de crise). Ce système radio permet d’émettre un signal OUC renforcé qui est également reçu dans les abris. Les émetteurs de cette radio sont conçus pour fonctionner même en cas de panne d’électricité.

De manière générale, que ne doit-on surtout pas faire en cas de danger?

Quand l’alarme générale retentit, il est recommandé d’écouter la radio et s’informer via Alertswiss; de se conformer aux consignes des autorités; d’informer les voisins et d’aider ses voisins et les personnes de son entourage qui ont besoin d’assistance En revanche, il est fortement recommandé de ne faire appel aux services d’urgence qu’en cas de nécessité; de n’utiliser les réseaux de téléphonie et de communication qu’en cas d’urgence et de besoins importants; de n’utiliser les voitures et autres moyens de transport qu’en cas d’urgence et de besoins importants et d’être particulièrement vigilant si on est au volant d’un véhicule au moment de l’alarme.

Quelle serait la situation dans laquelle la Confédération demanderait aux habitants d’aller se réfugier dans les abris?

Les abris sont en premier lieu conçus pour le cas d’un conflit armé. Ils peuvent également servir d’hébergements d’urgence dans le cadre d’autres scénarios (par exemple lors d’un accident dans une centrale nucléaire ou d’un séisme). Les abris doivent protéger contre les effets des armes modernes, c’est-à-dire surtout contre la pénétration d’agents de combat (nucléaire, biologique ou chimique) et les dommages collatéraux des armes conventionnelles. Dans la vie courante, la plupart des abris sont utilisés à d’autres fins. Ils servent par exemple de cave, de local de bricolage ou de stockage ou sont utilisés pour des réunions de sociétés. En cas de nécessité, les abris doivent être réaménagés rapidement pour servir à la protection de la population. La préparation des abris, c’est-à-dire les travaux de rangement et d’installation, doit être effectuée sur ordre des autorités. En cas de danger concret, les autorités transmettent l’alarme à la population au moyen de sirènes et émettent des consignes de comportement par radio et via Alertswiss.

À quelle époque ont-ils été construits?

La première loi fédérale sur la protection civile date de 1962 et celle sur les constructions de protection civile de 1963. Il y a depuis une obligation de construire un abri lors de la réalisation de nouvelles habitations.

Ont-ils déjà servi?

Non. Pour rappel, lors de l’accident dans la centrale nucléaire de Tchernobyl en avril 1989, il n’avait pas été nécessaire d’envoyer la population suisse dans les abris.

Envisageons le pire et le passage d’un nuage radioactif, que l’air soit saturé de particules radioactives, la population devrait-elle se confiner chez elle ou aller dans ces abris, et dans ce cas combien de temps?

En cas d’accident dans une centrale nucléaire en Suisse ou à l’étranger, la décision de mettre la population à l’abri serait prise par la Confédération. Cela dépendrait de plusieurs facteurs comme la distance de la centrale nucléaire impactée, de l’intensité des rejets radioactifs, ou encore des conditions météorologiques. Selon avis de la centrale nationale d’alarme (CENAL), un confinement à domicile pourrait être suffisant. Étant donné la distance entre la Suisse et l’Ukraine, il est tout à fait improbable qu’une mise à l’abri de la population s’avère nécessaire en Suisse.

Les personnes ayant des animaux peuvent-elles les emmener?

L’objectif est de mettre à disposition des places protégées pour l’ensemble de la population. Les abris ne sont pas conçus pour accueillir les animaux domestiques.

Combien y a-t-il d’abris dans le canton de Genève et où sont-ils situés?

Le canton compte plus de 200 abris publics communaux et plusieurs milliers d’abris privés. Ils sont situés sous des habitations et des infrastructures publiques.

Il y a quelques années, il me semble que vous proposiez des journées portes ouvertes au public pour visiter certains abris. Envisageriez-vous à nouveau de le faire?

Cela a été organisé dans le cadre de la journée du patrimoine pour des sites très particuliers (par exemple, l’abri situé sous la Treille).

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Photo du profil de Dominique Wyss
Journaliste, productrice et animatrice d'émissions durant quelques années auprès d'une radio locale genevoise, Dominique est actuellement rédactrice free-lance auprès de divers magasines. Elle a décidé de l'investir également pour Signé Genève.

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