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Troinex rend hommage à Malbine, femme sculpteur

Troinex rend hommage à Malbine, femme sculpteur

Les automobilistes qui traversent Troinex vous le diront : depuis le début de l’année, le village s’est transformé en jardin de sculptures. Une quarantaine d’oeuvres de l’artiste bientôt centenaire Ursula Malbin – connue plus simplement sous le nom francisé de Malbine – y sont en effet exposées et y resteront encore quelques-temps.

Le nom de « Malbine » qui signifie en hébreu «celle qui fait briller, qui donne la lumière » convient parfaitement à cette femme sculpteur qui a su transmettre à ses créations l’éclat de la vie. Dans la lumière de l’automne troinésien, ses oeuvres semblent s’animer et on pourrait presque entendre les rires et les gais appels de ces enfants de bronze.

Le travail de cette artiste est en effet principalement consacré à l’enfance, à l’adolescence et à la maternité. Intemporelles, les sculptures de la troinésienne mettent en scène un âge de l’innocence où tout est mouvement, jeu, interaction, instantanéité, insouciance et joie de vivre.

Une jeunesse berlinoise

Ursula Malbin – née à Berlin en 1917 – a pourtant connu une enfance tiraillée, la montée du nazisme et des difficultés liées à son origine juive. Jeune fille, elle est déterminée à apprendre la sculpture mais mène d’abord à terme un apprentissage en ébénisterie. La berlinoise au caractère bien trempé quitte Berlin en 1939, peu de temps avant l’entrée en guerre. Elle s’est en effet vue refuser l’entrée à l’Académie des Beaux-Arts où un quota extrêmement restrictif est imposé sur le nombre d’étudiants juifs. Sans espoir de pouvoir se former à la sculpture dans son pays, elle choisit pour destination Paris.

Une carrière à Genève

Elle a 22 ans; elle emmène avec elle en tout et pour tout un sac, un petit tapis à négocier, un costume de bain et 100 marks. Les péripéties de son voyage la mèneront finalement à Genève où Léon Nicole – alors membre du Grand Conseil – lui facilite l’accès à l’école des Beaux-arts. Elle  rencontre peu après son futur mari, le sculpteur genevois Henri Paquet qui lui apprendra le métier. Dans les années d’après-guerre, alors qu’on ne parle que  d’abstraction, la sculpture de Malbine est fondamentalement figurative. A l’absurdité et aux horreurs du monde, l’artiste oppose une vision idéale de beauté, de douceur et de joie de vivre. A partir de 1967, elle partage son temps entre Troinex – où elle habite depuis une dizaine d’années – et le village d’artistes d’Ein Hod en Israël.

Le mérite communal pour Malbine

La reconnaissance lui vient sur le tard, en Israël d’abord puis à Genève. En 1978, elle crée près d’Haïfa le jardin de la Paix où ses sculptures sont exposées en pleine nature. En 1987, une grande exposition a lieu au jardin botanique à Genève. Puis en 1995, elle reçoit la médaille de vermeil de l’Académie française. Cette année parallèlement à la publication d’un livre et d’un documentaire filmé, la commune de Troinex rend un bel hommage à Malbine par une exposition d’une quarantaine de ses sculptures et par l’attribution du mérite communal. Selon le maire de Troinex, M. Potter Van Loon, des tractations sont en cours avec une des grandes communes de Genève pour la mise sur pied d’un événement culturel commun qui devrait être accompagné d’un spectacle dans le jardin de sculptures au printemps prochain.

L’exposition de Troinex représente une belle occasion d’apprécier un ensemble important de cette artiste. Et pour ceux qui n’auraient pas la possibilité de se rendre sur place, voici quelques images de ce jardin extraordinaire:

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

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