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La galère du Noctambus, scénario courant du week-end

La galère du Noctambus, scénario courant du week-end

Samedi soir, scène classique de la vie nocturne des Versoisiens qui rentrent chez eux après une bonne soirée. Amassés sur le quai, une trentaine de jeunes attendent le Noctambus. Le bus ND, qui ramène les fêtards les moins tardifs jusqu’à Gland, arrive à 1h45 du matin à la gare Cornavin. Comme souvent, il est vite assailli par de nombreuses personnes, et même les places debout se font rares. Cette fois-ci particulièrement: le train de 1h19, passant également par Versoix, a été annulé. Les noctambules surpris par cette nouvelle se sont rabattus sur le ND.

Le trajet débute dans un calme relatif, dans les rires et exclamations de personnes plus ou moins éméchées, qui font froncer les sourcils de ceux qui tombent dans un sommeil comateux. Quand soudain montent à l’arrêt Nations une armée de contrôleurs. Ils sont une dizaine, en uniforme bleu. Leur nombre semble exagéré pour quelques vérifications de titres de transport. Pourtant, les choses se corsent bien vite. Répartis à travers le bus, les employés des TPG peinent à avancer dans la foule dense et moyennement coopérative.

Complications à la chaîne

Le premier incident concerne une jeune femme qui a pris son billet avec son smartphone. La contrôleuse, doutant de la validité de celui-ci, explique que la méthode électronique ne doit être utilisée qu’en dernier recours, et qu’ «il faut prendre son billet aux machines !» La passagère, habituée à prendre son titre de transport par internet, exprime clairement sa désapprobation, et le débat est lancé.

Les esprits s’échauffent ensuite à l’arrière et à l’avant du bus. Devant, il s’agit de titres de transport non valables, ce qui conduit à une amende de quatre-vingt francs. Si certains n’ont pas de billet du tout, il s’agit parfois d’un malentendu, comme ces jeunes Nyonnais qui ont vu leur train être annulé et ont donc pris le Noctambus. L’un d’entre eux a cru en la validité de sa Voie7 pour ce trajet, tandis qu’un autre avait acheté un billet de train Genève-Nyon. Les deux entendent dire avec étonnement qu’ils sont également soumis à une amende. Après une discussion (d’une discrétion discutable) entre ces garçons d’une quinzaine d’années pour savoir s’ils doivent donner leur réelle identité, ils finissent par remplir les feuillets que leur tendent les contrôleurs. Le tout en lançant des plaisanteries qui ne plaisent pas à ces derniers. Tout semble enfin se calmer. Cependant, le numéro de téléphone donné par l’un des garçons ne correspond pas à la réalité… Les agents des TPG perdent patience et tirent littéralement les jeunes garçons à l’extérieur du bus à l’arrêt suivant, malgré leurs protestations.

Et la tranquillité promise alors ?

A l’arrière du bus, le scénario est le même, et le ton monte entre certains passagers et les contrôleurs. Des jeunes s’interposent pour éviter qu’ils en viennent aux mains. Le reste du bus observe et commente, interpellant les divers intervenants du conflit. Finalement, les contrôleurs descendent et la tension se relâche. Des sourires soulagés apparaissent sur certains visages.

Ce genre de scène est monnaie courante dans les Noctambus. Jeunes ivres et agressifs, contrôleurs peu patients (ce qui peut être compréhensible, avouons-le, leur métier n’est pas de tout repos), manque d’informations concernant la validité des titres de transports, etc… On murmure également : «Tout ça pour faire du chiffre… !»

Une tension et un sentiment de malaise peuvent être palpables durant ces trajets nocturnes. Peut-être que si les bus et trains de la nuit étaient plus fréquents, la plus faible densité de passagers diminuerait les complications… Quoi qu’il en soit, comme le témoignent ces scènes hebdomadaires, la publicité qui nous vante la tranquillité de ces trajets nocturnes semble mensongère. «Fini les galères, voyagez sereins avec Noctambus ! » Vraiment?

 

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Photo du profil de Anouk Pernet
Avec une carrière de journaliste dans ses projets futurs, la benjamine des reporters de quartier fait ses premiers pas de reporter chez elle, à Versoix. La mission de cette étudiante en sociologie : tisser des liens avec ses voisins, relayer l’information de sa commune en ciblant particulièrement les plus jeunes «qui ne se connaissent pas forcément, au contraire des générations précédentes. »

3 commentaires

  1. Quand on décide d’exercer ce genre de profession, tout comme celui de percepteur des impôts, il ne faut pas s’attendre à être aimé de la population.
    Et oui, ce transport devrait être gratuit. Quand on voit ou part l’argent du contribuable, (magouilles et j’en passe de nos dirigeants), j’estime qu’avec tout ce qu’on nous saigne, cela pourrait aussi servir de temps en temps à la population.
    Les gens qui rentrent en noctambus évitent de rouler éméchés, donc c’est plutôt une bonne chose. Je suis en accord total avec Paul ci-dessus.

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  2. Et pourquoi le Noctambus ne serait-il pas gratuit ? C’est un bon compromis pour la société : moins de gens pris de boisson qui prennent la voiture pour rentrer chez eux, moins de jeunes qui trainent dehors tard la nuit ou qui dorment dans les parcs (cela évite les mauvaises rencontres), moins de risques d’agressions sexuelles et d’agressions gratuites…
    C’est tout bénéfice que de rendre les Noctambus gratuits, c’est une sécurité supplémentaire et je pense qu’on paie assez chers les bus la journée pour faire ce cadeau la nuit aux fêtards pour éviter tous ce que je viens de citer plus haut !

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