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Le Château de Rouelbeau va renaître de ses ruines

Le Château de Rouelbeau va renaître de ses ruines

Le Château de Rouelbeau, tout le monde en a déjà entendu parler. Que ce soit lors d’une course d’école dans la région de Meinier, d’une balade en famille le dimanche ou encore à travers le mythe d’une dame blanche qui hanterait les lieux les nuits de pleine lune. «Une bonne partie de la population genevoise a des souvenirs avec ce château. Pour certains c’était la première fugue, d’autre la première cigarette, ou encore un premier amour», s’amuse Jean Terrier, archéologue cantonal de Genève. Mais finalement, qui connaît réellement l’histoire de ce château situé au milieu de la campagne genevoise? Alors qu’un vaste chantier de restauration des ruines de ce site médiéval est en cours, le moment est venu de se pencher sur le passé de ce lieu historique.

Rôle défensif 

Le château de Rouelbeau est construit en 1318 par le chevalier Humbert de Choulex, pour les seigneurs de Faucigny. Son emplacement relève d’un caractère stratégique puisqu’il permet un contrôle sur la route commerciale qui relie l’arrière-pays à Hermance, unique débouché au lac. Edifié au sommet d’une motte artificielle, les marécages qui l’entourent lui offrent une protection naturelle. Aujourd’hui, les ruines qui proviennent du château sont en pierre. Pourtant, et c’est là l’originalité du monument, c’est en bois qu’il est bâti à l’origine. Cette particularité s’explique pour des raisons militaires. Il règne à l’époque un conflit permanent entre les seigneurs de Faucigny, la Maison de Savoie, les comtes de Genève et le Dauphin du Viennois. Le château permet alors d’assurer la défense de ce lieu de passage, l’utilisation du bois assurant une mise en Å“uvre très rapide. Ainsi, point de princesse dans un donjon: l’édifice est un château de garnison. C’est certainement avant 1355 que cette place forte sera remplacée par un château en pierre, soit à la fin du conflit delphino-savoyard, lorsque le rôle défensif du château n’aura plus lieu d’être.

Patrimoine historique

Au fil des siècles, le château est progressivement laissé à l’abandon. Mais la prise de conscience du patrimoine qu’il représente survient en 1920. Il est alors le premier lieu à être classé dans la liste des monuments historiques du canton. «Paradoxalement, cette décision de le protéger a eu un effet pervers, souligne Jean Terrier. L’Etat a acheté la parcelle, l’a classée et a interdit aux paysans de laisser leurs bêtes paître dessus. Ainsi, toute une végétation s’est développée autour. Ce site classé monument historique est alors devenu une zone de nature.» Ce qui explique aujourd’hui la présence de la forêt autour des ruines.

Au début des années 2000, le Service cantonal d’archéologie profite du projet de renaturation des sources de la Seymaz pour débuter les fouilles. Après plus de dix ans de travaux, un vaste chantier de restauration est aujourd’hui en cours. Ce projet insiste sur la particularité de l’utilisation du bois dans l’édification du château. Puisque les vestiges en bois ne se sont évidemment pas conservés au fil des siècles, les archéologues travailleront tant sur une mise en valeur des ruines existantes, que sur des illustrations virtuelles: «Il y aura un relevé des vestiges en 3D sur l’ensemble du site grâce à un drone. Et à partir de là, nous pourrons restituer le château en bois», explique Jean Terrier. Le chantier de restauration et de mise en valeur du site est entièrement financé grâce à la Fondation Hans Wilsdorf et l’ouverture au public est prévue pour l’automne 2015. L’occasion alors de retourner voir ce château, mais en connaissant son histoire cette fois-ci.

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3 commentaires

  1. Bonjour,

    Très intéressant mais auriez vous une maquette à présenter pour illustrer le résultat attendu de la restauration

    Cordialement

    Giezendanner FD

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  2. Super intéressant ! Merci de nous faire connaître l’histoire de ce mystérieux château

    Répondre
  3. Ma grand-mère appelait les crapauds qui abondaient au fond de son jardin (en compagnie de tortues cistudes, les mêmes que celles dont on m’avait dit à l’école primaire dans les années 50 qu’elles avaient disparu du canton et qui paradoxalement ne le savaient pas et étaient restées là) donc ma grand-mère appelait ces batraciens des « bô »
    et roiller c’est taper sur quelqu’un ou pleuvoir…
    on peut imagier que les habitants du château cherchaient a taper sur les crapauds ou du moins a les effrayer pour ne pas entendre leurs doux coassements…

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