Un artiste basque raconte Meinier en peinture

Comment un artiste de San Sebastian en Espagne se retrouve-t-il à peindre les paysages de Meinier ?

Tout  commence il y a un an. Alain Corthay, Maire adjoint de la commune de Meinier, visite le musée itinérant du Trompe l’œil, à Chêne Bougeries. Il tombe en arrêt devant le travail de Victor Goikoetxea, un artiste basque. « J’ai tout de suite aimé ses oeuvres et ai eu une idée pour notre village. »

Décorer la sortie du parking du chat

Avec le soutien du maire, Marc Michela, il décide de proposer un projet à l’artiste. « Nous souhaitions qu’il décore la sortie du parking du chat». Ce bloc de béton et de verre trône au milieu du centre intergénérationnel, inauguré une année plus tôt. Les deux élus invitent alors l’artiste à visiter la commune. « J’ai pris de nombreuses photos. J’ai passé du temps dans le centre et ai rapidement aimé sa philosophie. Je me suis aussi très vite entendu avec Alain Corthay et Marc Michela. Il est essentiel pour moi de partager une passion commune avec mes clients, sinon le projet n’est pas envisageable », nous raconte Victor Goikoetxea. L’artiste rentre ensuite en Espagne et commence à travailler sur des esquisses, des maquettes. « Alain Corthay et Marc Michela m’ont laissé carte blanche. J’ai voulu mettre en valeur le côté campagnard de Meinier, ses vignes, ses champs, son pressoir, son vieux noyer, ainsi que la magnifique vue sur le Mont Blanc ». En novembre, l’artiste revient et présente son travail aux élus. Il est validé et Victor Goikoetxea n’a plus qu’à commencer à travailler.

Une usine désaffectée pour atelier

« Je peins à San Sebastian. Mon atelier est une immense usine désaffectée et mon chevalet, un mur de douze mètres sur sept. Je travaille comme un peintre en bâtiment avec des échafaudages et des rouleaux ». Ce métier ne lui est d’ailleurs pas inconnu, puisque dès l’âge de 13 ans, il a commencé à travailler dans l’entreprise familiale de peinture en bâtiment, justement. « J’ai exercé ce métier jusqu’à l’âge de 30 ans, puis j’ai tout laissé tomber pour me lancer dans la peinture artistique ». Victor Goikoetxea part alors à Paris et suis des cours à l’école de peinture décorative et de trompe l’œil. Il ne cesse ensuite de se former, à Guérande, à Florence et dans diverses villes européennes. « Je veux tout apprendre : l’architecture, les pigments, les matériaux, … » Pour lui, le succès est très vite au rendez-vous et il a à son actif plus de 150 œuvres, en Europe, mais aussi un peu partout dans le monde.

« Pour Meinier, j’ai peint durant cinq mois, sur de grandes toiles en polyester. J’utilise des matériaux très solides, qui résistent au soleil, aux graffitis et à l’usure du temps ». Dix jours ont ensuite suffi à l’installation. « Cette œuvre est un tour visuel. Elle se lit comme un livre ouvert. En sortant du parking, les gens découvrent un vigneron et un paysan, ainsi que la chanson du laboureur, le chant de Meinier. Puis une fois dehors, on peut admirer la campagne et la beauté du village». « Cette œuvre nous plaît énormément », précise Alain Corthay. « Elle met en valeur l’histoire de notre commune. Nous faisons ainsi plaisir aux anciens et espérons rappeler aux jeunes qu’ils habitent avant tout un village campagnard et pas seulement une commune sururbaine de Genève ».

Une inauguration au son du flamenco

Pour l’inauguration de cette œuvre colorée, la commune a convié l’ensemble de la population à une soirée espagnole, le jeudi 12 juin. Au programme, sangria, paella et flamenco. « Lorsqu’une œuvre est terminée, je reçois souvent des remerciements et une inauguration est parfois organisée, mais je n’avais jamais reçu un accueil aussi chaleureux et touchant qu’à Meinier. Cette soirée organisée en mon honneur et en celle de mon pays me touche énormément. C’est une preuve de respect énorme », nous confie Victor Goikoetxea.

Vous pouvez découvrir les œuvres de Victor Goikoetxea, sur son site Internet