Partager l'article

Périphérie | Société

Anamorphose

Anamorphose

Un rideau se soulève derrière la fenêtre du rez-de-chaussée, un visage figé dans le temps apparaît, il semble vous dévisager. Au premier étage, une vielle dame assise, tricote sous le faisceau d’une lampe rétro. Au quatrième, une tulipe solitaire observe la rue depuis son pot en terre. Le lierre grimpe le long du mur rose et s’enroule sur les barreaux d’un balcon.

Du haut de l’immeuble deux longues cordes retiennent une balançoire dans l’azur du ciel. Une femme, cheveux et jupe au vent, se laisse entraîner par le mouvement. Je suis là, songeuse, mon esprit erre sur ce pan de façade, que vous aurez sans doute reconnu : le trompe-l’œil de la route de Veyrier.

Une surface plane où le peintre construit l’illusion du monde en trois dimensions.
Une véritable scénographie qui conduit et perd le regard. Cet art savant donne à voir et à croire. Il est souvent célébré par des petits objets usuels ou des personnages. La netteté des plans rapprochés, le flou des lointains, la diminution des contrastes, contribuent à rendre sensible une profondeur figurée sur une surface plane. En quelques lignes théoriques, je vous livre combien l’anamorphose ou autrement dénommé : transformation, sait restituer à l’architecture son volume.

En somme, le trompe-l’œil propose une illusion de la réalité, il est fait pour surprendre, intriguer et ravir le spectateur.

Si j’ai choisi ce sujet, c’est pour vous dire combien j’aime savourer toute forme de détournement du monde réel. Fascination qui m’accompagne depuis ma plus tendre enfance. Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours adoré poser mon regard sur les petites particularités et les incongruités qui nous sont offertes dans la nature et les villes. L’allégorique s’impose là où les angles les plus droits commandent.

Rien de tel que de s’installer sur un banc et de contempler le monde autour de soi. Loin de moi, l’idée d’insuffler un art de vivre, les plus grands auteurs, et ils sont nombreux, l’ont loué depuis fort longtemps. Cependant, je me dis que dans une ville telle que Carouge, cette pratique de la rêverie éveillée, a toutes les chances de faire des émules parmi ceux qui laisseront leur imagination submerger leur quotidien.

Partager l'article

J'écris un article

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription