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C’est lors d’une journée plus que chargée que je me rends chez Silvana Rogazione, et cela tombe plutôt bien, puisque des femmes pressées, elle en voit pas mal défiler. Elle prend le temps qui parfois nous manque ou semble nous manquer, dans cette société où tout va trop vite. Dans son havre de paix niché sur la côte d’une petite ruelle des eaux-vives, le temps s’arrête, procurant instantanément une sensation de plénitude ; on relâche les épaules, la respiration se fait plus lente et l’on apprécie le calme de l’instant alors que la pluie s’abat rageusement sur les pavés. La galerie, au rez, est agrémentée de poutres apparentes, d’arcs au plafond et dont la mezzanine poursuit l’espace en hauteur. Le noir et blanc des nus artistiques accrochés sur les murs provoque les couleurs suaves du mobilier de cet espace intimiste.
Quel est ce lieu et à quoi est-il dédié ?
C’est un lieu que je dédie aux femmes, un lieu où elles viennent, posent leur sac et se font du bien en réglant leurs histoires émotionnelles et physiques. En fait, c’est un trois en un ! Je suis thérapeute en médecine holistique et complémentaire mais également photographe. Dans ce lieu, j’expose mes créations en bas et j’y accueille entre trois et quatre artistes par année. Les femmes qui viennent ici ne le font pas pour se faire photographier (rires) mais en même temps, lorsqu’elles voient les photos, il y a une réelle synergie qui se passe ; cela les inspire et les rend créatrice. Ce lieu est vraiment très particulier pour moi.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la médecine holistique ?
Elle prend en charge la globalité de la personne. Quand elle vient ici, c’est pour une douleur et puis finalement, on se rend compte qu’il y a plus, tout est lié. Quand ces femmes se reconnaissent comme étant en fatigue chronique, souvent, cela peut se finir en dépression. Mais comme elles tardent avant d’en faire part, il y a une douleur musculaire qui s’installe, des migraines à répétitions aussi. Elles se mettent tellement de pression dans le quotidien qu’à un moment donné elles sont complètement déconnectées de leur corps et ont juste besoin de souffler et de se recentrer. Lors de ces séances, elles se repositionnent et se rendent compte qu’elles peuvent très bien tout accomplir ; juste en préservant leur énergie et en ayant un peu plus de souplesse.
Qu’avez-vous fait comme formations pour arriver à pratiquer cette médecine ?
Etant artiste à la base, j’ai fait une reconversion professionnelle il y a sept ans. J’ai vécu en Indonésie sur une petite île d’un kilomètre sur deux. Les membres de la famille de mon ex-mari sont chamanes et je pense que c’est à partir de là que j’ai été sensible et sensibilisée par les soins énergétiques. En revenant ici, je ne pensais pas en faire mon métier mais je me suis dis que j’avais quand même ça dans les mains et qu’il serait utile de faire les agréments nécessaires. Puis, j’ai trouvé que les soins énergétiques ne suffisaient pas alors j’ai continué en étudiant l’anatomie, physiologie, pathologie…Après j’ai fait une autre formation en santé par le toucher qui est la base de la kinésiologie et en shiatsu. A chaque fois j’essayais de trouver comment répondre à certaines questions et là , je suis en analyse transactionnelle ; où comment faire comprendre à la personne la dynamique dans laquelle elle est pour l’accompagner au mieux.
Vous pensez que la médecine traditionnelle et complémentaire doivent travailler main dans la main ?
Notre corps est notre véhicule. Du coup, l’ossature c’est chez l’ostéopathe, et tout ce qui est clinique c’est chez un médecin. Une fois qu’un bilan clinique est posé, si le médecin propose un traitement à base de médicaments par exemple, cela ne veut pas dire que la personne ne va pas aller chercher des alternatives, si ce n’est pour la soulager en la relaxant ; rééquilibrer ses énergies. C’est un parallèle. Je trouve que la médecine clinique, holistique et l’ostéopathie, font parties de la prise en charge de la personne.
Les femmes qui viennent chez vous, c’est tout âge confondu ?
Il y a toutes les tranches d’âge. Pas trop jeune non plus…Pour les jeunes filles de 15 ans par exemple, cela ne sert à rien. Par contre, à partir de 20-25 ans, on commence à voir les enjeux de la société, à ressentir une certaine pression et là ça peut devenir un outil. J’accueille souvent les mamans et quand elles arrivent à se relaxer et se repositionner eh bien, elles sentent tout de suite une autre dynamique dans leur foyer ; elles se font davantage confiance et comme l’enfant vit par mimétisme, l’énergie de toute la famille change. Je deviens aussi l’amie des hommes (rires) car ce sont eux qui achètent des bons cadeaux pour leurs femmes !
Pourquoi se spécialiser dans les soins uniquement dédiés aux femmes ?
Je suis artiste depuis toujours en fait et au fil des années j’ai demandé à des amies, des collègues de poser pour moi car je faisais un travail de lumières sur mes photos. Chacune d’elle racontait une histoire et c’est en fait devenu mes sujets. Et je suis plus à l’aise avec le milieu féminin, on parle de la même chose ; c’est intimiste. Il y a un rapport de confiance qui se crée.
Quels sont les artistes que vous exposez ?
J’ai fait l’ouverture de ce lieu l’année passée avec deux amies artistes : une artiste photographe qui fait des photos portraits d’Amérique du Sud et une autre, collagiste. Les deux expos se sont suivies, il y en a eu une en octobre et une en novembre. On a eu des jolis retours ! L’idéal serait d’accueillir quatre artistes par année. Cet endroit est un pêle-mêle d’art et de soins, un art et lieu de vie en plein coeur du tumulte de la ville.
Espace SR art gallery & care
Silvana Rogazione
Médecine holistique & complémentaire
Agréée ASCA
Ruelle du Midi 12
1207 Genève
076 371 33 75
