En ce mercredi après-midi d’octobre, il fait beau. Je m’approche du chantier mis en route pour la réfection de la villa Freundler, du va-et-vient incessant de camions, les ouvriers travaillent d’arrache-pied. Je prends quelques petites photos du chantier.
Autour du parc et de la villa, donnant sur la rue des Voisins à Plainpalais, se dresse un ancien mur d’enceinte de quelques dizaines de mètres de long, plutôt bas, sale et tagué. Classé au patrimoine historique, ce mur sera vraisemblablement conservé.
Je m’approche d’un monsieur âgé d’une trentaine d’années. Il se prénomme Alexandre. Il habite le quartier et est un travailleur social engagé. Il ne voit pas trop pourquoi on le conserve. Selon lui: « il enferme le lieu. De plus, il est laid. »
« Coupée du parc, comme enfermée »
Puis, je me rends dans une boutique nouvellement installée dans le quartier. Baptisée Etat brut, vend des articles de décoration très chics et tendance. La gérante me dit que ce mur la dérange, elle se sent « coupée du parc, comme enfermée. De plus, la rue longeant le parc est sombre la nuit ce qui ne fait qu’accentuer les problèmes d’insécurité.» Je lui demande si elle est au courant que ce mur est classé, elle me répond que oui. Mais elle insiste: « je ne vois toujours pas pourquoi on le conserve.»
Eliane habite le quartier depuis plus de 60 ans. Si la réfection de la villa Freundler et de son parc la réjouit, elle trouve en revanche que ce mur est: « hideux et ne sert à rien. Elle ne comprend pas non plus qu’on veuille le garder. »
Personne dans mes rencontres qui désire que l’on conserve ce mur. Alors mur de la discorde ? Patrimoine culturel ? A vos plumes….
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